L'attente des étudiants de l'Université catholique de Louvain
Charles de Pechpeyrou – Cité du Vatican
À la paroisse Saint-François-d’Assise, à Louvain-la-Neuve, en ce 25 septembre, la traditionnelle messe des étudiants du mercredi s’est déroulée dans une ambiance très particulière: on sentait un grand enthousiasme -parmi les jeunes présents mais aussi au sein de la communauté des prêtres et des religieux- en vue de l’arrivée du Pape François dans leur ville, où se trouve l’un des sièges de l’Université catholique de Louvain (UC Louvain). «Nous en avons beaucoup parlé, même pendant le dîner qui a suivi la célébration eucharistique», raconte aux médias du Vatican le père Eric Mattheuws, responsable de la pastorale universitaire de la ville, notant également une plus grande participation -environ deux cents jeunes- à la messe qui, historiquement, depuis la naissance de l'UC Louvain dans les années soixante-dix, est considérée comme le moment le plus significatif de la vie étudiante des catholiques. De nombreux élèves comptent participer à la rencontre avec le Souverain pontife prévue samedi après-midi à l’Université mais aussi à la messe finale dimanche au stade de Bruxelles. «Nous nous habillerons de blanc afin d’être facilement identifiables par le Saint-Père lors de son passage parmi les fidèles dans la Papamobile. Il y aura environ deux cents étudiants de Louvain-la-Neuve», indique le père Éric.
L’arrivée du Pape François dans leur ville a été l’un des sujets les plus commentés ces derniers jours par la communauté étudiante, et pas seulement par les catholiques. «En ce qui nous concerne, nous autres responsables de la pastorale universitaire, cette visite représente une opportunité et suscite une nouvelle énergie. Nous sommes émus au plus profond de nous-mêmes. Plus généralement, chacun ressent davantage l’importance de sa foi», affirme le prêtre belge. Une foi qui peut s’exprimer de multiples manières à Louvain-la-Neuve. Deux fois par mois, après la messe du mercredi, des cours de formation chrétienne sont organisés, destinés notamment aux jeunes qui se préparent au Baptême ou à la Confirmation. «Pour certains, il s’agit d’une véritable redécouverte de la foi chrétienne», souligne le père Éric. Il existe ensuite des “Chemins pour approfondir la foi”, fréquentés principalement par des universitaires qui connaissent déjà bien les enseignements de l’Église mais qui cherchent des réponses à leurs questions fondamentales. «Ce qui est formidable, c’est que ces étudiants peuvent compter sur un réseau dense de congrégations et communautés religieuses: dominicains, jésuites, membres de la Communauté de l’Emmanuel ou de la Fraternité de Tibériade», souligne notre interlocuteur. De nombreux religieux n’hésitent pas à se rendre en personne dans les ''kots'', ces logements d’étudiants typiques en Belgique, en particulier à Louvain-la-Neuve, pour accompagner des groupes de jeunes qui souhaitent démarrer un ''kot-à-projet'', c’est-à-dire une initiative habituellement dédiée aux œuvres de solidarité.
À Louvain-la-Neuve, dont le centre est entièrement piéton, assister à la messe est très simple grâce aux nombreuses possibilités offertes dans les trois édifices religieux de la petite ville. Outre l’église de Saint-François-d’Assise -consacrée en 1984 par le cardinal Godfried Danneels- se trouvent également la chapelle de la Source, construite entre 1975 et 1977, et l’église Notre-Dame-d’Espérance, située dans un quartier habité principalement par des familles et des personnes âgées venues peu à peu peupler la ville. Enfin, à l'UC Louvain, dans le cadre de l’enseignement “Société, culture, religion” -obligatoire dans toutes les facultés- une étude approfondie de la Bible est proposée. L’exégèse biblique constitue, entre autres, l’une des spécialités de la faculté de théologie.
L'UC Louvain, avec ses dix-neuf facultés offrant des diplômes et des opportunités de recherche à plus de 30.000 étudiants dans presque tous les domaines d’études, s’est séparée de l’Université flamande de Louvain à la suite de la célèbre “affaire de Louvain” qui a éclaté en 1968 dans un pays historiquement divisé en deux régions ayant leur propre langue, culture et confession. En juin de la même année, en effet, après des mois de tension, le projet de transfert de la section francophone est approuvé. Deux ans plus tard, avec la loi du 28 mai 1970, deux entités distinctes à statut universitaire sont créées: l'UC Louvain pour la Wallonie et la KU Leuven pour la Flandre. Les étudiants flamands restent donc dans le site historique de Louvain tandis que les étudiants francophones s’installent dans deux nouveaux sites à créer: l’un situé en périphérie de Bruxelles, l’autre sur neuf cents hectares de terrain mis à disposition par la Couronne pour la construction de la ville de Louvain-la-Neuve.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici