Le Pape François rêve d'une communication «créative»

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Dernière audience de la matinée ce jeudi 31 octobre, le Pape François a reçu environ 300 responsables et membres du dicastère pour la Communication dans la salle Clémentine du Palais apostolique.

Vers 10h, le Pape François a été accueilli par le Préfet, les directeurs, les journalistes, les techniciens et les employés administratifs qui composent le dicastère. Il a commencé en donnant sa définition d’un bon communicant, tiré de saint Paul (Ep 6, 14-15): «Soyez donc fermes: la vérité autour des hanches, la cuirasse de la justice, les pieds chaussés et prêts à propager l'Évangile de la paix».

Une communication qui tisse des liens

Rappelant la fin du synode sur la synodalité, qui insuffle dans l’Église «un style synodal», le Pape a rappelé que être Église, «c'est vivre dans la conscience que le Seigneur nous aime en premier, nous appelle en premier, nous pardonne en premier», et être témoins de cette miséricorde infinie. C’est dans cette optique que le Saint-Père a encouragé les membres du dicastère pour la Communication à travailler.

Face à la culture du «lavage de mains», du «qu’ils se débrouillent», du «ce n’est pas mon tour», François a insisté sur la nécessité «de construire des ponts, alors que tant érigent des murs, les murs des idéologies; celle de favoriser la communion, alors que tant fomentent la division». «Vous communiquez avec votre cœur», a-t-il estimé.

Le rêve de François

Le Saint-Père a ensuite évoqué son rêve concernant sa manière idéale de communiquer. «Je rêve d'une communication capable de relier les peuples et les cultures», félicitant les équipes de Vatican News d’avoir intégré récemment des langues comme le lingala, le mongol et le kannada.

«Je rêve d'une communication de cœur à cœur, en nous laissant toucher par l'humain, en nous laissant blesser par les drames que vivent beaucoup de nos frères et sœurs, a poursuivi le Pape, non pas pour diffuser vos idées, mais pour dire la réalité avec honnêteté et passion». Un des moyens pour construire la paix et favoriser le dialogue est de donner la parole aux artisans de paix, a insisté le Souverain pontife: «Ne vous lassez pas de raconter leurs témoignages, partout dans le monde».

Habiter l’environnement numérique sans «substituer» les relations réelles

Poursuivant la description de sa communication idéale, le Pape a espéré qu’elle puisse «former les gens à renoncer à un peu d'eux-mêmes pour faire de la place à l'autre», en s’immergeant dans la réalité pour la raconter.  Encourageant à «emprunter de nouveaux chemins», il a mis en garde contre la tentation de «substituer les relations humaines réelles, concrètes, de personne à personne, à la rencontre en ligne».

Le Pape François avec le préfet du dicastère pour la Communication, Paolo Ruffini.

Économiser davantage pour plus de créativité

Après la parution jeudi 24 octobre de l’encyclique Dilexit nos, François a demandé aux journalistes des médias du Vatican de l’aider à «à faire connaître le Cœur de Jésus au monde, par la compassion pour cette terre blessée». «Aidez-moi avec une communication qui soit un outil de communion», a-t-il ajouté.

Toutefois, le Pape s’est plaint du lourd poids financier supporté par le Saint-Siège pour soutenir les coûts de la communication du Vatican. «Nous devrons être un peu plus disciplinés en ce qui concerne l'argent», a-t-il lancé, «parce que le Saint-Siège ne peut pas continuer à vous aider comme maintenant». Il a insisté sur l’importance d’économiser et de trouver d’autres sources de financement. Une manière selon François de «stimuler la créativité de chacun d'entre vous».

Enfin, le Pape a remercié par avance les membres du dicastère qui travailleront tout au long de l’année 2025 lors du Jubilé pour permettre au plus grand nombre, «les pèlerins qui viendront à Rome et ceux qui ne pourront pas voyager» de suivre les célébrations du Jubilé.