Audience: l’Esprit Saint nous aide à prier avec le cœur
Xavier Sartre – Cité du Vatican
«Ne prier pas comme les perroquets, prier avec le cœur et pas avec les lèvres». Devant plusieurs milliers de fidèles réunis place Saint-Pierre sous un soleil encore chaud, le Pape François a souligné que l’Esprit Saint, «objet» et «sujet», «donne la prière» et «est donné par la prière». C’est parce que nous recevons l’Esprit que nous pouvons prier «comme des enfants de Dieu et non comme des esclaves». «On doit prier avec liberté, a ajouté le Saint-Père. Tu pries quand tu sens dans ton cœur l’envie de prier. C’est la spontanéité qui nous donne l’envie de prier» et non une quelconque obligation de le faire.
Nous prions donc pour recevoir l’Esprit Saint, qui descend sur nous comme il le fit avec Jésus lors de son baptême dans le Jourdain, ou avec les Apôtres lors de la Pentecôte. C’est «le seul pouvoir» que nous avons sur lui, a précisé François. L’Église est fidèle à cela quand elle implore en disant «viens» à l’Esprit, principalement pendant la messe, «pour qu’il descende comme la rosée et qu’il sanctifie le pain et le vin pour le sacrifice eucharistique».
L'Esprit Saint nous vient en aide pour prier
Mais en tant que sujet, «l’Esprit Saint est celui qui nous donne la vraie prière». Certes, a reconnu le Souverain pontife, «nous ne savons pas prier», et nous devons apprendre à le faire chaque jour. Cette incapacité s’explique par un seul mot, à la fois adjectif, nom et adverbe: mauvais. «Mali, mala, male petimus», dit-on en latin, soit «étant mauvais, nous demandons de mauvaises choses et de la mauvaise manière». Alors que Jésus nous dit de d’abord chercher le royaume de Dieu, le reste étant donné par surcroît, nous cherchons d’abord «nos propres intérêts», oubliant de demander le royaume de Dieu, a expliqué François.
L’Esprit Saint vient donc «au secours de notre faiblesse», attestant par la même occasion que «nous sommes enfants de Dieu» et nous donnant la force de dire «Père» dans nos prières. «La prière chrétiene, ce n’est pas l’homme qui parle à Dieu au bout du fil, c’est Dieu qui prie en nous».
L’Esprit se révèle «paraclet», «avocat» et «défenseur» qui «nous convainc que nous sommes pécheurs» pour «nous faire goûter la joie de la miséricorde du Père et non pour nous détruire avec des sentiments stériles de culpabilité», car «Dieu est plus grand que notre cœur», il pardonne toujours et tout, a répété l’évêque de Rome, ne nous laissant même pas finir notre supplique. «Dieu ne connait pas beaucoup la grammaire et quand nous lui demandons pardon, il ne nous laisse pas finir» s'est-il exclamé.
Prier pour les autres
L’intercession est le dernier aspect de l’Esprit évoqué par le Pape, prière «la plus gratuite et la plus désintéressée». Quand tout le monde prie pour tout le monde, la prière se démultiplie. En ce temps de préparation au Jubilé, c’est une tâche précieuse et nécessaire que de s’unir au Paraclet, a estimé François qui a invité, en s’adressant aux pèlerins polonais, à prier pour les défunts, «surtout les victimes des guerres, de l’injustice et des calamités». Dans ses saluts aux fidèles italiens, il a renouvelé ses prières pour «l’Ukraine martyrisée», pour la Palestine et Israël, et la Birmanie.
Le Saint-Père a aussi appelé à prier la Virgen de los Desamparados, la Vierge des Abandonnés, Sainte patronne de Valence en Espagne, dont la statue a été placée sur l’estrade, à ses côtés. «Aujourd’hui, prions pour Valence et pour les autres zones de l’Espagne qui souffrent à cause de l’eau», a-t-il dit dès le début de l’audience, en référence aux inondations meurtrières de la semaine dernière qui ont causé la mort de plus de deux cents personnes.
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