Le Pape au Synode syro-malankar: la synodalité est inséparable de l'œcuménisme
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
«Héritière à la fois de la tradition syriaque des chrétiens de saint Thomas et de la tradition réformée», le Pape François a rappelé que «la vénérable» Église syro-malankare Mar Thoma se définit «à juste titre comme une "Église pont" entre l'Orient et l'Occident». Dotée d’une «vocation œcuménique», elle s'est en effet très tôt engagée dans le mouvement œcuménique, en établissant de nombreux et divers contacts bilatéraux avec des chrétiens de différentes traditions, a indiqué l’évêque de Rome. Les premières rencontres avec l'Église de Rome ont eu lieu lors du Concile Vatican II, auquel a participé en tant qu'observateur, Sa Grâce Philipose Mar Chrysostom, primat émérite de l'Église syro-malankare Mar Thoma, décédé le 5 mai 2021.
Poursuivant son discours, le Pape François s’est réjoui «de nouvelles relations» qui, ces dernières années, «se sont développées entre nos Églises». Sur ce chemin du dialogue, le Souverain pontife fait remarquer deux perspectives: la synodalité et la mission.
La synodalité
L'Église catholique ayant conclu il y a quelques jours un Synode sur la synodalité, auquel ont également participé des délégués d'autres traditions chrétiennes «qui ont enrichi nos réflexions», François a tenu à souligner que «l'une des convictions exprimées est que la synodalité est inséparable de l'œcuménisme, car tous deux se fondent sur l'unique baptême que nous avons reçu, sur le sensus fidei auquel participent tous les chrétiens en vertu du baptême lui-même».
Le Document final, a-t-il rappelé, «déclare que nous devons non seulement «accorder plus d'attention aux pratiques synodales de nos partenaires œcuméniques, tant à l'Est qu'à l'Ouest», mais aussi «imaginer des pratiques synodales œcuméniques, allant jusqu'à des formes de consultation et de discernement sur des questions d'intérêt commun et urgent» (n° 138). En ce sens, a dit le Successeur de Pierre, «votre Église, j'en suis sûr, peut nous aider dans cette démarche de synodalité œcuménique».
La perspective de la mission
La synodalité et l'oecuménisme demeurent inséparables, l’a ainsi signifié le Pape, car ils visent tous deux un meilleur témoignage des chrétiens. Cependant, «la mission n'est pas seulement la fin du voyage œcuménique, elle en est aussi le moyen». François reste convaincu que le travail en commun pour témoigner du Christ ressuscité est le meilleur moyen de se rapprocher.
«J'espère qu'un jour nous pourrons célébrer un Synode œcuménique sur l'évangélisation (cf. ibid.) pour prier, réfléchir et travailler ensemble à un meilleur témoignage chrétien, afin que le monde croie», a-t-il déclaré, se disant ensuite certain que «l'Église malankare Mar Thoma, qui porte en elle cette dimension missionnaire, peut offrir beaucoup».
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