Le Pape exhorte à semer l’espérance parmi les plus vulnérables
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Accueillir, mais aussi aller voir les gens les plus vulnérables, les migrants et les réfugiés, s’attaquer aux injustices sociales, en particulier celles qui touchent les plus jeunes et les personnes âgées: le Pape François a livré une feuille de route précise inspirée de ses thèmes de prédilection aux membres de la troisième rencontre de Iglesias Hospital de Campaña (Églises hôpitaux de campagne) organisée par l’association Mensajeros de la Paz (Messagers de la paix) du prêtre espagnol Ángel García Rodríguez.
Après Madrid et Barcelone, une cinquantaine de membres de ce réseau se retrouvent depuis dimanche à Rome. Originaires de diverses associations provenant d’Espagne, d’Italie, de Jordanie, du Mexique et d’Argentine, ils échangent sur leur expérience auprès des plus défavorisés. Le Saint-Père leur a donc conseillé tout d’abord d’accueillir, mais «aussi d’aller visiter» toutes les personnes vulnérables et de continuer à voir en elles «le visage du Christ», citant l’exemple en Espagne ou dans le sud de l’Italie de gens pauvres qui annoncent le Christ même à des musulmans.
Le soin aux pauvres et aux migrants est très présent chez le Pape qui a profité de l’occasion pour remercier ces derniers parce que «le niveau d’âge que nous avons est un peu scandaleux», faisant référence à l’âge moyen en Europe, et fustigeant ceux qui «ont un chien ou un chat mais qui n’ont pas d’enfants». «Les migrants sont, d’une certaine manière, les enfants que nous voudrions avoir», a-t-il lancé à son auditoire.
Inégalités envers les enfants et les personnes âgées
Concernant la réparation des inégalités, il faut «rétablir le tissu social en réparant les inégalités, personne ne peut rester indifférent face à la souffrance des autres», a affirmé l’évêque de Rome. Cette fois, il prend l’exemple des enfants que l’on utilise pour certains travaux et qu’on abandonne ensuite, comme le tri dans les ordures, ou le ramassage des myrtilles, ou des personnes âgées que l’on parque dans des structures gériatriques «comme s’ils n’avaient rien à apporter en ce moment à la société».
Face à toutes ces situations, il est donc plus que nécessaire de «semer l’espérance», et là, le Pape a évoqué les groupes d’enfants ukrainiens qui viennent lui rendre visite. «Ils ne sourient pas», a-t-il regretté, car «la guerre leur a volé le sourire». «C’est pourquoi tout le travail que vous faites avec les réfugiés est très important», a-t-il souligné, insistant sur le fait de semer l’espérance «dans chaque personne que vous accueillez, dans chaque personne qui a une vulnérabilité».
L'espérance s'appuie sur Dieu
Cette espérance chrétienne, à ne pas confondre avec l’optimisme, a-t-il mis en garde, «est plus grande que n’importe quelle situation parce que son fondement repose sur Dieu et non sur l’homme». Pour cela, «apporter l’Évangile n’est pas une chose abstraite, une idéologie qui se réduit à un endoctrinement», a-t-il expliqué. C’est quelque chose qui se fait «concret dans l’engagement chrétien avec les plus nécessiteux; c’est cela la vraie évangélisation», a poursuivi François.
Dans ce cadre concret, il ne faut pas refuser l’aide de quelqu’un au prétexte qu’il n’est pas baptisé, qu’il est athée ou membre d’une autre religion. L’essentiel, a-t-il répété, «c’est servir les plus pauvres» et en le faisant, ces personnes «servent Jésus même si elles ne croient pas en Lui».
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