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Le Pape lors de l'audience avec les participants au colloque sur le dialogue interreligieux entre l'Iran et le Saint-Siège Le Pape lors de l'audience avec les participants au colloque sur le dialogue interreligieux entre l'Iran et le Saint-Siège  (Vatican Media)

Le Pape exhorte les croyants à œuvrer pour la paix

Le Pape François a rendu hommage à l’Église catholique en Iran, «un petit troupeau», lors d’une rencontre ce mercredi matin avec les participants du colloque entre le dicastère pour le Dialogue interreligieux et le Centre pour le dialogue interreligieux et interculturel de Téhéran. Il a rappelé, outre les défis communs dans le domaine familial, que la liberté de conscience et la liberté religieuse sont la pierre angulaire des droits de l’Homme.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

C’est la douzième fois que les représentants du Saint-Siège et ceux du Centre iranien pour le dialogue interreligieux et interculturel de Téhéran se retrouvent. Ils ont été reçus en audience ce mercredi 20 novembre par le Pape François avant l’audience générale. Le Saint-Père n’a pas manqué de rappeler que la «culture du dialogue» est «un thème fondamental» qui lui est «cher», surtout dans «notre monde» «divisé et déchiré par la haine, les tensions, les guerres et les menaces d’un conflit nucléaire». C’est pourquoi les croyants de toutes les religions sont poussés à «prier et à œuvrer pour le dialogue, la réconciliation, la paix, la sécurité et le développement intégral de l’humanité tout entière». «L’engagement que nous pouvons ensemble démontrer pour la paix nous rend crédibles aux yeux du monde et en particulier des jeunes générations» a-t-il insisté.

Le Pape a surtout tenu à saluer et à rendre hommage à l’Église catholique d’Iran, à travers la personne de l’archevêque de Téhéran-Ispahan, «un bon frère», Mgr Dominique Joseph Mathieu, qui sera créé cardinal lors du consistoire du 7 décembre prochain, «une distinction pour le pays tout entier».

«Petit troupeau» aux yeux du Saint-Père, le sort de l’Église d’Iran lui tient à cœur. Il a précisé que l’Église n’était pas contre le gouvernement, - «des mensonges» - a-t-il affirmé, précisant qu’il était au courant de la situation et des défis que l’Église locale devait affronter pour «continuer son chemin, pour témoigner du Christ et donner sa contribution, discrète mais significative, au bien de la société tout entière, libre des discriminations de caractère religieux, ethnique ou politique».

Les familles confrontées aux mêmes défis

Revenant sur le thème du colloque, «L’éducation des jeunes en particulier dans la famille: un défi pour les chrétiens et les musulmans», François a rappelé que «la famille, berceau de la vie, est le lieu primordial de l’éducation», dans la mesure où c’est en son sein que s’apprend le respect d’autrui. En cela, les grands-parents, et c’est un point commun aux différentes religions, apportent leur contribution éducative aux plus jeunes. «Les grands-parents, avec leur sagesse, assurent l’éducation religieuse à leurs petits-enfants, agissant comme des anneaux décisifs dans les rapports familiaux entre les générations». D’où l’importance «d’honorer les grands-parents» n’a pas manqué de dire le Pape.

Autre point commun entre chrétiens et musulmans, «un défi éducatif» «dans les nouvelles situations matrimoniales complexes avec des disparités cultuelles. Dans ces contextes familiaux, on peut reconnaître une place privilégiée au dialogue interreligieux» souligne-t-il. Dans «un monde qui ne va pas toujours dans la juste direction», les familles sont aussi concernées par «l’affaiblissement de la foi et de la pratique religieuse».

Ouverture vers autrui

La famille a aussi pour but d’éduquer à «habiter» au-delà des limites de sa propre maison. Le dialogue entre les croyants y contribue aussi, en permettant de sortir «des schémas structurants pour s’ouvrir à la rencontre dans la grande famille humaine universelle». Pour cela, ce dialogue doit être «ouvert», «sincère», «respectueux», «amical» et «concret», ce qui permet aux croyants d’être «crédibles» aux yeux de leur communauté comme des autres interlocuteurs.

L’éducation des jeunes générations se fait aussi, a poursuivi le Souverain pontife, par «la coopération fraternelle dans le chemin de la recherche de Dieu». «Nous ne devons jamais nous lasser de parler d’opérer en faveur de la dignité et des droits de chaque personne, de chaque communauté et de chaque peuple» a-t-il déclaré. «La liberté de conscience et la liberté religieuse sont en effet la pierre angulaire de l’édifice des droits de l’Homme», a-t-il poursuivi. «La liberté religieuse ne se limite pas à l’exercice de son propre culte mais permet d’être totalement libre de décider dans le champ de sa propre croyance et de sa pratique religieuse» a-t-il ajouté.

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20 novembre 2024, 11:00