François invite les religieux à ne pas perdre la bonne humeur
Tiziana Campisi – Cité du Vatican
L’audience accordée par le Pape François aux pèlerins rattachés au monastère des religieuses augustiniennes de Talavera de la Reina, en Espagne, a débuté par un salut chaleureux et bref avant de se poursuivre par une nouvelle prière pour les habitants de Valence, touchés par les inondations. À l’issue de cette première étape, le Souverain pontife a effectué une forte recommandation: celle de ne jamais perdre la bonne humeur et d'avoir «toujours à cœur les besoins des autres».
Le service et l'apostolat naissent de la rencontre avec Dieu
Le groupe de fidèles est arrivé à Rome au plus fort des célébrations du 450e anniversaire de la communauté monastique qui, depuis sa fondation, «a uni la vie contemplative au service de l'éducation chrétienne». C'est précisément pour cette raison que beaucoup sont entrés en contact avec les moniales depuis leur scolarité, a observé le Pape, qui a souligné l'importance pour les chrétiens d'avoir Dieu comme point de référence. «En cette année dédiée à la prière, il me semble que c'est un exemple significatif de la façon dont notre service et notre apostolat, loin de nous empêcher de rencontrer le Seigneur, doivent naître de Lui », a-t-il affirmé.
Des maîtres dans l'art de la prière
François a demandé aux moniales augustines «d'être toujours un exemple de vie intérieure, des maîtres dans l'art de la prière», «afin que dès l'école, parmi toutes les connaissances qui peuvent être transmises aux enfants, soit mise en évidence la capacité de parler avec Dieu, de l'écouter, de le sentir présent dans tous les moments de la vie et d'accueillir ses inspirations avec docilité».
Proximité avec l'Espagne
Se détachant du texte écrit et rappelant l'origine espagnole du groupe, le Saint-Père a évoqué le drame qui a frappé la province de Valence avec les inondations, qui ont causé près de 220 morts et de nombreux disparus. «Vous venez d'Espagne. Ces jours-ci, je suis très proche de l'Espagne à cause de la tragédie de Valence», a déclaré l'évêque de Rome. Il a rappelé l’importance de l'image de la Vierge de los Desamparados, patronne de Valence, exposée lors de l'audience générale du mercredi 6 novembre, devant laquelle il a prié quelques instants. «Ils souffrent tellement là-bas, tellement. Et maintenant, il semble que Barcelone ait aussi quelques problèmes, mais maintenant ils savent un peu comment les gérer, ils agissent, ils les contiennent», a poursuivi le Pape. D'où le conseil prodigué, celui de toujours se tourner vers ceux qui sont dans le besoin, sans se plaindre, et en étant reconnaissant de ce que l'on a.
Garder toujours le sourire face aux épreuves
Dans le même ordre d'idées, le Pape François a invité à «ne pas perdre la joie, ne pas perdre le sens de l'humour», car «lorsqu'un chrétien, et plus encore une religieuse, un religieux, perd le sens de l'humour, il s'aigrit» et «il est si triste de voir un prêtre, un religieux, une religieuse, s'aigrir». «Ce sont des conservateurs dans le vinaigre», a dit le Pape, suscitant les rires de l'assistance. «Il faut toujours avoir le sourire et la bonne humeur». Et à cet égard, comme il l'a fait récemment à la communauté académique de la Grégorienne, François a invité aussi à «réciter chaque jour une très belle prière de saint Thomas More pour demander le sens de l'humour», qui permet de rester «frais dans le service de Dieu».
«Je le répète: un saint triste est un saint triste. La sainteté est toujours joyeuse, depuis les expressions de bonne humeur de saint Philippe Néri jusqu'aux expressions plus prudentes de la bonne humeur, qui est le sourire. Ayez le sourire qui ne fait pas semblant, celui qui vient du cœur toujours plein», a-t-il ajouté.
La prière de Saint Thomas More
Le Pape a ensuite effectué la lecture de la prière de saint Thomas More dans son intégralité: «Je voudrais que vous appreniez à la réciter tous les jours».
La communauté monastique de Talavera
Le couvent des moniales de Talavera de la Reina a été fondé le 9 mai 1573 par saint Alonso de Orozco, frère de l'Ordre de Saint Augustin. C'est là que sa sœur Francisca, une femme pieuse et dévouée aux œuvres de charité, devenue veuve, souhaitait mener une vie entièrement consacrée à Dieu dans la méditation et la prière. Dès les premières années de la fondation, des filles et des garçons furent admis au cloître. Ils furent éduqués selon les coutumes de l'époque, certains embrassant la vie religieuse et d'autres se préparant au mariage. La communauté monastique a développé ainsi l'apostolat de l'éducation, tout en maintenant une vie contemplative intense.
Aujourd'hui, à travers le travail éducatif au Collège des Sacrés-Cœurs et le travail pastoral dans les groupes Amis d'Agustín (enfants), Cor Unum (adolescents et jeunes), Santa Mónica (familles) et la Communauté des Mères Chrétiennes Santa Mónica (parents), les moniales veulent accompagner la recherche de la Vérité, marcher dans une authentique fraternité évangélique et contribuer, par leur vie, à l'édification de la civilisation de l'Amour.
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