Dieu aura le dernier mot sur la guerre en Ukraine, écrit le Pape
Xavier Sartre – Cité du Vatican
«Je sais bien qu’aucune parole humaine est en mesure de protéger les vies [des Ukrainiens] des bombardements quotidiens, ni de consoler qui pleure les morts, ni de soigner les blessés, ni de rapatrier les enfants, ni de libérer les prisonniers ni d’adoucir les effets cruels de l’hiver, ni de ramener la justice et la paix»: le Pape François écrit à Mgr Visvaldas Kulbokas, nonce apostolique en Ukraine, «resté aux côtés des fils et des filles de cette nation tout le long de ces mille jours de souffrance».
À l’occasion de ce marqueur temporel qui évoque à lui seul toute l’âpreté de la guerre dans cette «Ukraine aimée et martyrisée», le Saint-Père veut étreindre «tous ses citoyens, où qu’ils soient», alors qu’ils subissent une «agression militaire de grande ampleur». Il voudrait aussi, et surtout, que le mot «paix», «malheureusement oublié par tout le monde aujourd’hui», résonne «dans les familles, les maisons et les places de la chère Ukraine».
Dans cette lettre, François ne veut pas écrire de «simples mots», même s’ils sont pleins de «solidarité», mais bien une «invocation à Dieu», comme il le fait depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, «pour qu’Il convertisse les cœurs et les rende capables de s’engager sur la voie du dialogue, de la réconciliation et de la concorde».
L’évêque de Rome évoque la minute de silence nationale qui a lieu tous les matins à 9h, lors de laquelle les Ukrainiens se souviennent «avec douleur» de leurs nombreuses victimes, enfants comme adultes, civils comme militaires, sans oublier les prisonniers «qui se trouvent souvent dans de déplorables conditions». Il s’unit à eux pour que «soit plus fort le cri qui se lève vers le Ciel, duquel vient l’aide».
Avant de donner sa bénédiction à tout le peuple ukrainien, à ses évêques et ses prêtres, le Souverain pontife formule le vœu que «le Seigneur console nos cœurs et renforce notre espérance». «Il reste avec nous même lorsque les efforts humains semblent infructueux et les actions insuffisantes» poursuit-il. «Ce sera Dieu qui prononcera le dernier mot sur cette terrible tragédie», conclut-il.
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