François invite à attendre le Christ avec joie
Xavier Sartre – Cité du Vatican
«Que devons-nous faire?» Cette question adressée à Jean-Baptiste qui annonce la venue du Messie, sert de fil directeur à toute l’homélie que le Saint-Père a donnée aux milliers de fidèles réunis sur la place d’Austerlitz, surnommée U Casone, à Ajaccio. Cette préoccupation, elle est exprimée par ceux qui sont «les plus éloignés», et qui expriment ainsi leur «désir de conversion», a précisé François, soulignant que «ceux qui se considèrent comme justes ne se renouvellent pas». Mais bien plutôt «ceux qui se considèrent comme des pécheurs publics» qui «veulent se détourner d’une conduite malhonnête et violente pour se tourner vers une vie nouvelle».
Jean-Baptiste répond simplement: «pratiquez la justice, soyez droits et honnêtes». Le Seigneur vient «pour sauver, non pour condamner ceux qui sont égarés». Et pour être nous-mêmes sauvés et recherchés par Jésus, le mieux à faire est de «nous dire la vérité sur nous-mêmes», a conseillé le Souverain pontife: «je suis pécheur».
Deux manières d’attendre le Christ
Dans ce temps de l’Avent, il y a deux manières d’attendre, l’une «suspicieuse» et l’autre «joyeuse». Dans le premier cas, dominent «la méfiance» et «l’anxiété», surtout chez qui l’esprit est occupé par «des pensées égocentriques», ce qui amène à perdre «la joie de l’âme». «Les projets mondains» l’absorbent trop et l’empêchent d’attendre «l’œuvre de la Providence». «Ne soyez pas pas angoissés, déçus, tristes» s’est exclamé François, fustigeant des sentiments répandus dans les sociétés consuméristes. «Une telle société vieillit insatisfaite parce qu’elle ne sait pas donner: celui qui vit pour lui-même ne sera jamais heureux», a-t-il affirmé.
Or, «la foi en Dieu donne de l’espérance» a-t-il poursuivi, rendant hommage à la piété populaire, thème central de ce voyage en Corse. François a suscité les applaudissements quand il a évoqué les confréries «qui peuvent nous éduquer au service gratuit du prochain, qu’il soit spirituel ou corporel». À leurs membres, il a recommandé de «se rendre toujours proches par leur disponibilité, notamment envers les plus fragiles, en rendant la foi opérante dans la charité».
La joie nourrie par la certitude du salut
L’autre attente est donc «joyeuse», mais cette joie chrétienne n’est certainement pas «insouciante, superficielle, une joie de carnaval». Cette réjouissance, elle vient de la certitude que la venue du Seigneur nous apporte le salut, que le Seigneur est parmi nous quand nous accomplissons une bonne œuvre. Cette joie n’est pas «une consolation illusoire pour nous faire oublier les tristesses de la vie» a précisé le Pape. Elle est bien «fruit de l’Esprit Saint par la foi au Christ Sauveur qui frappe à notre cœur, le libérant de la tristesse et de l’ennui». C’est avec Jésus que nous découvrons «la vraie joie de vivre et celle de donner les signes d’espérance que le monde attend».
Prier pour les enfants privés de sourire
Parmi ces signes, il y a la paix. Le Saint-Père a souhaité que les communautés puissent grandir dans «leur capacité d’accompagner tout le monde, en particulier les jeunes» et les personnes âgées, «sagesse d’un peuple». François s’est réjoui de voir autant de jeunes, incitant les fidèles à faire des enfants qui seront leur «consolation» dans le futur.
L’évêque de Rome n’a pas oublié les malheurs et les souffrances dans le monde, causées par la misère, les guerres, la corruption et les violences. Parmi ces souffrances également, celles des enfants ukrainiens qui ont été enlevés. «Ces enfants ne sourient pas. Ils ont oublié le sourire. S’il vous plait, pensons à ces enfants dans les terres en guerre».
«Face aux désastres qui oppressent les peuples, a expliqué le Pape, l’Église proclame une espérance certaine qui ne déçoit pas puisque le Seigneur vient habiter au milieu de nous. Ainsi, notre engagement pour la paix et la justice trouve dans sa venue une force inépuisable».
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