Le martyre de sainte Lucie «éduque à la compassion», estime le Pape
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
Comme chaque 13 décembre, l’Église célèbre la fête de sainte Lucie de Syracuse. Le martyre de la sainte patronne de l'Église de Syracuse, «nous éduque aux pleurs, à la compassion et à la tendresse» souligne le Pape François aux chrétiens. Dans une lettre, le Successeur de Pierre note des vertus confirmées par les larmes de Notre-Dame à Syracuse. «Ce sont des vertus non seulement chrétiennes, mais aussi politiques. Elles représentent la véritable force qui construit la ville. Elles nous redonnent les yeux pour voir, la vue que l'insensibilité nous fait perdre dramatiquement». «Et combien il est important de prier pour que nos yeux soient guéris», souligne François en ce jour qui commémore le martyre de sainte Lucie, invoquée contre les maladies des yeux et les hémorragies, et considérée comme la sainte patronne des opticiens, des malvoyants et des ophtalmologistes, entre autres. L’histoire raconte que «durant son procès le juge serait tombé amoureux de ses beaux yeux, et elle-même, afin de lui en enlever la passion, les aurait arrachés et les lui aurait envoyés sur un plateau d’argent. D’où l’origine de l’invocation à Lucie (de «lux», lumière) comme protectrice des yeux».
Des pèlerins de l'espérance
L'affection qui lie l'Église de Syracuse à sainte Lucie, ramène selon le Pape, à l'une des plus anciennes conceptions chrétiennes: «Dieu est lumière et en lui il n'y a point de ténèbres» (1 Jn 1, 5). «Si nous disons que nous sommes en communion avec lui et que nous marchions dans les ténèbres, nous sommes des menteurs et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme lui est dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres», estime-t-il.
Le mois de décembre qui culminera cette année avec le début du Jubilé «nous veut pèlerins de l'espérance», mais, indique le Pape, «il est marqué pour vous par un autre pèlerinage, celui de sainte Lucie de Venise à Syracuse», c'est-à-dire «de la ville qui a enchâssé son corps pendant huit siècles à la ville où son témoignage a brillé pour la première fois, répandant la lumière dans le monde entier». François fait savoir que dans son mouvement se reflète le mystère d'un Dieu qui fait toujours le premier pas, qui ne demande jamais ce qu'il n'est pas prêt à faire lui-même. «Sainte Lucie vient à vous pour que vous soyez vous-mêmes des hommes et des femmes du premier pas, des filles et des fils d'un Dieu qui se fait connaître».
Les femmes à la suite du Seigneur
La sainteté de Lucie, poursuit le Saint-Père, indique à l’Église de Syracuse et à toutes les Églises que les femmes ont leur propre manière de suivre le Seigneur. Depuis les récits évangéliques, les disciples de Jésus sont les témoins d'une intelligence et d'un amour sans lesquels le message de la Résurrection ne pourrait nous parvenir. «Le simulacre de votre sainte patronne, si vous l'observez bien, exprime vigoureusement la dignité et la capacité de regarder loin, que les femmes chrétiennes portent aujourd'hui encore au centre de la vie sociale, ne laissant aucun pouvoir mondain enfermer leur témoignage dans l'invisibilité et le silence». «Nous avons besoin du travail et de la parole des femmes dans une Église ouverte, qui soit levain et lumière dans la culture et la coexistence», martèle-t-il. Et cela d'autant plus au cœur de la Méditerranée, berceau de la civilisation et de l'humanisme, tragiquement au centre d'injustices et de déséquilibres, ajoute l’évêque de Rome.
François exhorte les chrétiens à être des personnes limpides, sincères; à communiquer avec les autres de manière ouverte, claire, respectueuse; à sortir des ambiguïtés de la vie et des connivences criminelle; ne pas avoir peur des difficultés.
«Chers fidèles de Syracuse, n’oubliez pas de porter en prière au cours de votre fête les sœurs et les frères qui, dans le monde entier, souffrent à cause de la persécution et de l'injustice. Incluez les migrants, les réfugiés, les pauvres qui sont avec vous. Et n'oubliez pas de prier pour moi aussi», ainsi se conclut la lettre du Pape.
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