Le Pape exhorte les politiques libanais à élire un président
Alexandra Sirgant – Cité du Vatican
Depuis la fenêtre des appartements pontificaux, le Pape François a lancé dimanche 1er décembre un appel à tous les hommes politiques libanais, les implorant d’élire urgemment un président de la République, quelques jours après l'annonce par le président du Parlement libanais, Nabih Berri, de la tenue d'un scrutin présidentiel le 9 janvier 2025. Le pays du cèdre est plongé depuis plusieurs mois dans une paralysie institutionnelle prolongée, initiée par le départ en octobre 2022 du président Michel Aoun, à qui les partis politiques n’a toujours pas trouvé de successeur consensuel. Ce blocage institutionnel affaiblit davantage un État déjà fragilisé par la crise économique et sociale, ainsi que par le conflit en cours sur son territoire depuis le 7 octobre 2023 entre le Hezbollah et l’armée israélienne.
«Dans cette situation, j'adresse un appel urgent à tous les hommes politiques libanais, pour qu'un président de la République soit élu immédiatement et que les institutions reprennent leur fonctionnement normal, afin de procéder aux réformes nécessaires et d'assurer le rôle du pays comme exemple de coexistence pacifique entre les différentes religions» a déclaré le Saint-Père.
L’évêque de Rome a par ailleurs salué le cessez-le-feu conclu le mercredi 27 novembre entre le groupe islamiste libanais, soutenu par l’Iran, et l’armée israélienne. «J'espère qu'il sera respecté par toutes les parties, a cependant souligné le Pape François, permettant ainsi à la population des régions touchées par le conflit-tant libanaise qu'israélienne-de rentrer chez elle rapidement et en toute sécurité, avec l'aide inestimable de l'armée libanaise et des forces de maintien de la paix des Nations unies». La trêve de 60 jours prévoit le redéploiement de l'armée dans le sud du pays frontalier d'Israël, mais le cessez-le-feu a déjà été fragilisé a plusieurs reprises par des frappes israéliennes contre des positions du Hezbollah au Sud-Liban.
«J'espère que la lueur de paix qui s'est allumée pourra conduire à un cessez-le-feu sur tous les autres fronts, en particulier à Gaza» a martelé le Souverain pontife, en précisant avoir à cœur «la libération des Israéliens encore retenus en otage et l'accès de l'aide humanitaire à la population palestinienne épuisée».
Le Pape exprime sa proximité à l’Église en Syrie, au lendemain de la chute d’une partie d’Alep
Alors que les armes ont été temporairement déposées dans le sud du Liban, des forces djihadistes et rebelles, soutenues en partie par la Turquie, ont attaqué Alep, relançant ainsi la guerre en Syrie. La deuxième ville du pays n’est plus sous le contrôle du régime de Bachar al-Assad, soutenu par l’Iran et la Russie, pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, a annoncé ce dimanche le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). «Nous prions également pour la Syrie, où la guerre a malheureusement repris de plus belle, faisant de nombreuses victimes» a déploré le Pape. Plus de 330 personnes au total ont été tuées cette dernière semaine selon les chiffres de l’OSDH. Le Saint-Père a précisé être «très proche de l'Église en Syrie», dont certaines communautés ont ainsi été contraintes d’annuler les célébrations prévues pour le premier jour de l’Avent.
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