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Le Pape lors de l'audience avec les représentants d'instituts bancaires Le Pape lors de l'audience avec les représentants d'instituts bancaires  (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

Le Pape appelle les banques à l'effacement des dettes

Le Pape lance un appel aux banques à effacer les dettes. François a rencontré ce lundi matin au Vatican les délégations de plusieurs instituts bancaires italiens, soulignant leur responsabilité envers la justice sociale. Ils sont nécessaires pour un développement humain intégral, à condition que la finance ne cède pas à la tentation du profit à tout prix.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

«Les instituts bancaires ont de grandes responsabilités pour encourager les logiques inclusives et pour soutenir une économie de paix. Le Jubilé à nos portes nous rappelle la nécessité d’effacer les dettes. C’est la condition pour générer de l’espérance et un futur pour la vie de nombreuses personnes». Le Pape François a été très clair en s’adressant ce lundi matin aux représentants de plusieurs banques italiennes, invités à «semer de la confiance». Il s’agit aussi d’une question de «justice sociale» a poursuivi le Saint-Père, incitant à «éduquer la conscience» pour que le poids des jours soit équitablement réparti sur les épaules de chacun comme l’écrivait le père Mazzolari, prêtre italien du XXe siècle, connu pour son engagement social envers les plus déshérités.

Dans son adresse, l’évêque de Rome a dressé le portrait d’un système bancaire et financier capable «d’inclure et de favoriser la durabilité» sans lequel il n’y a pas de développement humain intégral. Les retombées «concrètes» de l’économie et de la finance sur les territoires, les communautés civiles et religieuses, sur les familles sont «une bénédiction pour tout le monde» a-t-il affirmé, comparant la finance au système sanguin de l’économie. «La finance saine ne dégénère pas en comportements usuriers, en pure spéculation et en investissements qui abîment l’environnement et favorisent les guerres».

Le risque d'une finance non civilisée

Cet idéal est cependant battu en brèche dans notre monde globalisé dans lequel «la finance n’a plus un visage et s’est distanciée des gens. Quand l’unique critère est le profit, il n’y a que des conséquences négatives pour l’économie réelle.» Preuve en est, selon le Pape, les multinationales qui délocalisent, «la finance qui risque de se servir de critères usuriers quand elle favorise qui présente déjà des garanties et exclut qui est en difficulté». Autre risque, a estimé François, «la distance des territoires», qui poussent les gens à se sentir «abandonnés et instrumentalisés».

Ainsi, a-t-il insisté, «lorsque la finance piétine les gens, favorise les inégalités et s'éloigne de la vie des gens, elle trahit sa raison d'être. Elle devient -comme je dirais- une économie non civilisée: elle manque de civilisation».

Or, l’histoire a montré au cours des siècles que les institutions bancaires peuvent être d’un grand soutien comme en témoignent notamment les monts de piété, soutenus par l’Église, et dont «l’intention a toujours été celui de donner une opportunité à qui autrement n’en avait pas». Hier comme aujourd’hui, «la présence de pauvres dans les villes est le signe d’une maladie sociale» a regretté François, désireux de montrer que dans un passé pas si lointain, des solutions existaient pour permettre aux familles «de se relever et de s’intégrer dans les activités économiques et sociales des villes».

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16 décembre 2024, 12:12