Le Pape encourage les pèlerins à l’apostolat de l'évangélisation

Myriam Sandouno - Cité du Vatican

«Il est intéressant de voir comment le nombre de pèlerins à Saint-Jacques a augmenté au cours des trente dernières années». Parmi eux «il y avait aussi mes prédécesseurs Jean-Paul II et Benoît XVI qui ont voulu visiter ce sanctuaire, notamment en raison de sa grande importance dans l'histoire chrétienne de l'Europe», s’est réjoui le Pape dans son discours adressé aux pèlerins italiens du Chemin de Saint-Jacques. La croissance des chiffres dans le cadre de ces pèlerinages organisés est «très positive», a-t-il constaté, mais elle soulève en même temps certaines questions que se pose le Successeur de Pierre: les personnes qui empruntent le Chemin de Saint-Jacques font-elles un véritable pèlerinage? Ou s'agit-il d'autre chose? «Bien sûr, il y a des expériences différentes, mais la question nous donne à réfléchir», a martelé François.

Vivre le pèlerinage dans le silence 

Le pèlerinage chrétien qui conduit aux tombes des apôtres, se reconnaît par trois signes relevés par le Pape. Tout d’abord, le silence. «Le chemin vécu dans le silence permet d'écouter, d'écouter avec le cœur, et donc de trouver, en marchant, à travers la fatigue, les réponses que le cœur cherche. En effet, Dieu parle dans le silence, comme une brise légère», a-t-il expliqué, invitant à se souvenir de l'histoire d'Elie (cf. 1 Rois 19, 9-13).

Le Pape François et des pèlerins

L'Évangile

Il y a aussi cet autre signe, l'Évangile. L’évêque de Rome a conseillé aux pèlerins de toujours avoir une Bible de poche. «Achetez-en une petite, de poche, et mettez-la dans votre poche et chaque jour lisez quelque chose; ouvrez-la comme ça et lisez. C'est un bon moyen de prière. Une Bible de poche, cela ne coûte rien, mais si quelqu'un ne peut pas la payer, je la paierai, demandez-la moi...», a dit le Pape, faisant sourire les pèlerins.

Pour lui, «le pèlerinage se fait en relisant le chemin que Jésus a parcouru, jusqu'au don extrême de lui-même. Le chemin est d'autant plus vrai, d'autant plus chrétien, qu'il conduit à sortir de soi et à se donner librement, au service du prochain. Et c'est ce que fait l'Esprit Saint lorsque nous lisons l'Évangile chaque jour».

Soutenir les plus faibles 

Poursuivant, il a indiqué que le troisième élément du pèlerinage reste «ce que j'ai appelé le "protocole de Matthieu 25": Ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait» (Mt 25, 40). Sur le chemin, a encore conseillé le Saint-Père, «soyez attentifs aux autres, en particulier à ceux qui sont plus fatigués, à ceux qui sont tombés, à ceux qui sont dans le besoin...» Et comme le disait saint Louis Guanella, le but de la vie d'un croyant est de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte.

Le Pape devant un tableau de Saint Louis Guanella, un prêtre italien, fondateur des Filles de Sainte Marie de la Divine Providence et des Serviteurs de la charité

Revenir du pèlerinage en tant qu'apôtre

Au cours de l’audience, le Pape a tenu à adresser ses salutations à Mgr Francisco Prieto Fernández, archevêque de Saint-Jacques-de-Compostelle, le supérieur général des pères guanelliens et les membres de la Famille guanellienne - pères, sœurs, séminaristes et laïcs - «qui, depuis près de quinze ans, œuvrent dans l’Église de Galice, tant à Saint-Jacques qu'à Finisterre, pour l'accueil spirituel des pèlerins. Et vous, les pèlerins, a lancé François, vous êtes un peu la preuve vivante de leur engagement apostolique». Il a également salué la Fraternité Saint-Jacques de Pérouse, présente avec son assistant spirituel, Mgr Paolo Giulietti, archevêque de Lucques.

Le Saint-Père les a encouragés à poursuivre cet apostolat d'évangélisation et d'attention. Car «les anciens pèlerins nous enseignent que l'on revient des pèlerinages chrétiens en tant qu'apôtre. Que la Sainte Famille de Nazareth, pèlerine en terre de Palestine, soit un exemple pour nous en ce temps d'attente. Je vous souhaite un joyeux Noël», a conclu le Pape.