François: «la guerre prive les populations de leurs droits fondamentaux»

Federico Piana- Cité du Vatican 

«Que les dirigeants entendent le cri de paix de millions de personnes privées des droits les plus élémentaires à cause de la guerre». Le Pape François lance un appel pressant en ce mardi 10 décembre, qui marque la célébration de la Journée mondiale des droits de l'Homme sur le thème: «Nos droits, notre avenir, maintenant». Cette année, l’accent est mis sur la manière dont les droits de l’Homme sont une voie vers des solutions, jouant un rôle essentiel en tant que force préventive, protectrice et transformatrice pour le bien.

Guerre et pauvreté 

Sur le réseau social X, le Souverain pontife souligne que «les droits humains à la vie et à la paix sont des conditions essentielles à l'exercice de tous les autres droits». Le Pape qui dénonce à chaque occasion toutes les situations de guerres actuelles dans le monde, souligne que la guerre est en réalité «la mère de toutes les pauvretés».

Inquiétude des Églises d'Europe 

L'archevêque grec-orthodoxe Nikitas de Thyateira et de Grande-Bretagne, président de la Conférence des Églises européennes (CEC), un organisme œcuménique qui rassemble 115 Églises de tradition orthodoxe, protestante et anglicane, a exprimé sa profonde tristesse «face à la multiplication des cas de violation des droits humains fondamentaux dans le monde d'aujourd'hui». La CEC s'inquiète des graves préjudices que la violation des droits de l'Homme cause inexorablement aux individus, mais aussi des profondes blessures qu'elle engendre en déchirant les sociétés: «Les crimes brutaux, les injustices systémiques et l'érosion de l'État de droit et de la démocratie sapent également les fondements des forums sociaux construits sur la justice, la solidarité et la paix», ajoute l'archevêque Nikitas.

Violation des droits de l'Homme 

Les dernières données publiées par Amnesty International dans son rapport 2023-2024 sont dramatiques. L'analyse de 155 pays montre que «le monde a régressé par rapport à la promesse d'universalité des droits de l'Homme faite en 1948». En 2023, le rapport indique que les États et les groupes armés ont fréquemment perpétré des attaques et des homicides illégaux dans un nombre croissant de conflits armés. Dans diverses régions du monde, les autorités ont réprimé la dissidence en imposant des restrictions à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique, en recourant à l'usage illégal de la force contre les manifestants. En arrêtant et en détenant arbitrairement des défenseurs des droits de l'Homme, des opposants politiques et d'autres militants, et en les soumettant dans certains cas à la torture et à d'autres formes de mauvais traitements.