Le Pape encourage l'Église américaine à construire des ponts de fraternité
Christopher Wells – Cité du Vatican
L'année jubilaire, déclare le Pape François dans un message écrit le 20 janvier et adressé au Catholic Social Ministry Gathering (CSMG) aux États-Unis, «est une occasion de placer le défi d'organiser l'espérance au centre de la mission pastorale».
La rencontre annuelle est organisée chaque année par le secrétariat Justice et Paix de la Conférence épiscopale américaine (USCCB), en collaboration avec dix autres départements de cette institution, ainsi qu'avec vingt organisations catholiques nationales. Cet événement vise à rassembler «des centaines de participants dont la foi les incite à relever les défis pressants actuels, nationaux et mondiaux, qui affectent nos frères et sœurs les plus vulnérables, chez eux et dans le monde entier». Le thème du rassemblement de cette année est «Missionnaires de l'espoir, avocats de la justice».
Construire des ponts de réconciliation, d'inclusion et de fraternité
Dans son message aux participants, le Pape François a souligné que la mission pastorale de l'Église appelle à une «Église qui va de l'avant», capable de soutenir «avec des mots et des actions» l'espérance avec laquelle tant de familles sont toujours venues sur ces terres bénies.
Le Pape poursuit en exprimant son espoir que la CSMG «devienne un signe d'unité, pour construire des ponts de réconciliation, d'inclusion et de fraternité», un défi qu'il sait pouvoir être relevé car, comme il l'a expliqué, «chacun d'entre vous travaille très dur pour reconnaître Jésus-Christ dans ceux qui en ont le plus besoin: les exclus, les laissés-pour-compte, les pauvres, les immigrés».
Protagonistes de l'histoire
Après avoir fait l'éloge de l'Église des États-Unis pour son attention à la réalité concrète plutôt qu'aux idées abstraites, le Pape François reconnaît le service des responsables de la pastorale sociale, qui rend possible «un dialogue social qui écoute et converse avec les pauvres, toujours au service du bien commun».
Il les encourage à ne pas avoir peur «d'être des protagonistes de l'histoire», avertissant que «si nous ne parvenons pas à promouvoir la justice sociale, nous ne serons pas en mesure de garantir la dignité de chaque personne, de chaque personne qui vient au monde, de chaque jeune plein d'espoir qui pose le pied sur le continent américain».
Continuez à être des pèlerins de l'espérance
S'adressant ensuite aux jeunes qui participent au rassemblement, le Saint-Père a réitère son exhortation «Ne vous laissez pas voler l'espérance», leur rappelant qu'ils sont «la clé pour mettre fin à cette guerre parcellaire qui secoue la terre».
Enfin, le Pape François encourage tous les participants «à avoir le courage de continuer à être des pèlerins de l'espérance, comme l'ont été vos ancêtres».
Non aux «messies politiques»
La session plénière a débuté samedi 25 janvier par le discours d’ouverture du cardinal Christophe Pierre, nonce apostolique aux États-Unis. Rejetant les «messies politiques» qui proposent des «solutions simplistes et polarisantes», le cardinal français a déclaré que la pastorale sociale catholique devait être différente, en s'unissant pour poursuivre le bien commun, avant tout en aidant ceux qui sont le plus dans le besoin.
Il a insisté sur l'importance de donner de l'espoir aux gens en aidant ceux qui sont privés de justice, et a suggéré trois domaines spécifiques dans lesquels le ministère social catholique «est nécessaire pour apporter plus de justice»: «l'abolition de la peine de mort, la défense de la paix dans le monde et le traitement équitable des migrants et des réfugiés».
«Construire des ponts en organisant l'espérance»
Lors session plénière du dimanche matin, consacrée au thème «Construire des ponts en organisant l'espérance», la théologienne argentine et secrétaire de la Commission pontificale pour l'Amérique latine, Emilce Cuda, a pris la parole. Son discours était concentré sur la contribution du Pape François au magistère, à partir de la communauté évangélisatrice de Praedicate Evangelium, qui «s'implique par la parole et par l'action dans la vie quotidienne des gens, comble les distances, est prête à s'abaisser si nécessaire, et embrasse la vie humaine, touchant la chair souffrante du Christ dans les autres». C'est le point de départ de l'organisation communautaire, qui consiste à «construire des ponts d'inclusion, de réconciliation et de fraternité qui peuvent unir les communautés organisées».
Pour construire l'unité, a-t-elle dit, les communautés organisées doivent dialoguer avec tout le monde, ce qui est le meilleur outil pour garantir la paix.
Le dialogue, cependant, présuppose «l'organisation de l'espoir», souvent face à un «récit pseudo-religieux» basé sur la peur qui conduit à l'isolement. Un tel récit, a-t-elle dit, rend impossible l'organisation des communautés et menace la solidarité et la subsidiarité, et en fin de compte la dignité humaine. Au contraire, a-t-elle dit, le ministère social catholique ne doit pas avoir peur, mais au contraire continuer à organiser l'espérance, en suivant l'exemple du Pape François.
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