Journée des Vocations: le monde a besoin de jeunes pèlerins de l'espérance

Xavier Sartre – Cité du Vatican

«L’Église est vivante et féconde lorsqu’elle engendre de nouvelles vocations» et chaque vocation «est un signe de l’espérance que Dieu a pour le monde et pour chacun de ses enfants» rappelle comme une évidence le Pape François dans ce message daté de ce 19 mars à l’hôpital Gemelli et écrit à l’occasion de la prochaine Journée mondiale de prière pour les Vocations qui aura lieu le 11 mai. Pour que l’Église continue de l’être, le Saint-Père lance donc cette invitation tout particulièrement aux jeunes, soulignant que «la vocation est un don précieux que Dieu sème dans les cœurs, un appel à sortir de soi-même pour s’engager sur un chemin d’amour et de service».

Ces jeunes, le Pape reconnait qu’ils sont «perdus face à l’avenir», qu’ils sont confrontés à «l’incertitude sur les perspectives d’emploi», qu’ils traversent «une crise d’identité», véritable «crise de sens et de valeurs que la confusion numérique rend encore plus difficile à gérer». Sans compter un contexte marqué par «les injustices envers les faibles et les pauvres, l’indifférence d’un bien-être égoïste, la violence de la guerre».

Vocation et espérance intimement liés

François propose donc aux jeunes l’exemple des jeunes saints et bienheureux, des siècles passés comme ceux du siècle présent. Ils démontrent que «le don de la vie demande une réponse généreuse et fidèle», chacun d’eux ayant vécu «sa vocation comme un chemin vers le bonheur complet, en relation avec Jésus vivant». «Lorsque nous écoutons sa parole, notre cœur brûle dans notre poitrine et nous sentons le désir de consacrer notre vie à Dieu».

Pour François, «vocation et espérance s’entremêlent donc dans le projet divin pour la joie de tout homme et de toute femme, tous appelés à offrir personnellement leur vie pour les autres». L’espérance en Dieu, cette «certitude enracinée dans la foi en Dieu qui agit dans l’histoire de chaque personne», ne déçoit pas, souligne-t-il. «La vocation mûrit ainsi à travers l’engagement quotidien de fidélité à l’Évangile, dans la prière, le discernement, le service», poursuit-il.

Le chemin que Dieu indique à chacun passe par «la vocation au sacerdoce ou à la vie consacrée», par «la beauté de l’appel au mariage et à la vie familiale ainsi qu’à l’engagement pour le bien commun et au témoignage de la foi parmi les collègues et les amis». Une chose est certaine pour le Saint-Père, «le monde a besoin de jeunes qui soient des pèlerins de l’espérance, courageux dans la consécration de leur vie au Christ, pleins de joie par le fait même d’être ses disciples missionnaires».

Prendre le temps de prier pour discerner

Se pose alors la question de savoir comment bien discerner sa vocation. Dans un monde qui pousse à faire des choix hâtifs, le Pape exhorte à avoir le courage de s’arrêter, «d’écouter en vous-mêmes et de demander à Dieu ce qu’Il rêve pour vous». «Le silence de la prière est indispensable pour “lire” l’appel de Dieu dans notre histoire et pour y répondre librement et consciemment». Quant à savoir vers qui la vocation et le don de soi doit se diriger, François est très clair: «Celui qui écoute Dieu qui appelle ne peut ignorer le cri de nombre de frères et sœurs qui se sentent exclus, blessés, abandonnés. Toute vocation ouvre à la mission d’être présence du Christ là où il y a le plus besoin de lumière et de consolation».

L’Église est appelée à accompagner ces jeunes dans leur recherche et leur discernement, car le parcours de recherche n’est jamais «solitaire» et se développe au sein de la communauté chrétienne et avec elle. «La vocation n’est jamais un trésor enfermé dans le cœur, mais elle grandit et se renforce dans la communauté qui croit, aime et espère».