Crise entre le Bénin et le Niger, les regards tournés vers la médiation
Entretien réalisé par Myriam Sandouno - Cité du Vatican
Nigériens et Béninois sont toujours dans l’attente d’une sortie de crise entre leurs dirigeants, les relations n’étant pas au beau fixe entre ces deux pays de l’Afrique de l’Ouest. À l’origine des tensions, la décision de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) de prendre des sanctions contre le Niger après le putsch du 26 juillet 2023, qui a renversé Mohamed Bazoum. Un an plus tard, le président déchû est toujours détenu, mais deux groupes armés et politiques ont réclamé en juin dernier sa libération.
Malgré la levée des sanctions de la CEDEAO en février dernier «avec effet immédiat», le Niger maintient sa frontière fermée avec le Bénin, bien que Cotonou ait ouvert la sienne. Pour le politologue Emmanuel Odilon Koukoubou, «ce ne sont pas fondamentalement les sanctions qui ont tendu les relations entre les deux pays», mais «plutôt le zèle avec lequel les autorités béninoises ont rapidement mis en œuvre ces décisions».
Les autorités nigériennes accusent le Bénin, d’«abriter des bases militaires françaises sur le territoire béninois, qui serait en train de se préparer pour attaquer le Niger». Des accusations «rejetées catégoriquement» par les autorités béninoises et françaises.
Les tensions se sont accentuées, et le Niger a fait le choix de se tourner vers le Tchad pour l’exportation de son pétrole brut, un «vieux projet relancé». De l’initiative de médiation en cours, menée par les anciens présidents du Bénin Nicéphore Dieudonné Soglo et Boni Yayi, nombre d’observateurs espèrent une sortie de crise.
Quelles sont les conséquences économiques et sociales pour les deux pays? Quelles sont les pertes déjà enregistrées? Quelles chances pour la médiation? Éléments de réponses avec Emmamuel Odilon Koukoubou, politologue et assistant de recherches au Civic Academy for Africa’s Future.