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Une servante de messe salue le Pape François en août 2022. Une servante de messe salue le Pape François en août 2022.   (Vatican Media)

Servir la messe: une introduction au christianisme pour les jeunes

50 000 enfants et jeunes participent, à partir de ce lundi 29 juillet, au 13e pèlerinage de l’Association internationale des servants de messe. Son président, le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich, explique l’importance pour les servants de messe de voir que d’autres jeunes partagent leur amour pour le Christ et pour l’Église.

Entretien réalisé par Marie Duhamel – Cité du Vatican

Ils sont venus de 15 pays en Europe pour une semaine de visites et de célébrations: 50 000 servants d’autel rajeuniront les rues de Rome dès ce lundi 29 juillet et jusqu’au vendredi 2 août. Une rencontre avec le Pape François est également prévue dans l’après-midi du mardi 30 juillet sur la place Saint-Pierre. Elle sera retransmise en direct sur notre chaîne YouTube à partir de 17h45.

Président de l'Association internationale des servants d’autel (Coetus Internationalis Ministrantium - CIM), le cardinal Jean-Claude Hollerich, également archevêque de Luxembourg, a expliqué le sens de ce pèlerinage et l’importance pour les jeunes de constater qu’ils sont nombreux à partager les mêmes idéaux.  

Pourquoi faut-il encourager les enfants à être servants d'autel?

Je pense qu'il y a toujours une relation étroite entre les prêtres et les servants de messe; une relation étroite qui a été un peu ébranlée par tous les abus que nous connaissons et que nous condamnons. Mais il est important que cette relation existe. Naturellement, le prêtre n'est pas seul, il doit être accompagné et entouré par des mamans de servants et de servantes de messe, afin qu'elles puissent l'aider dans sa tâche.

Par ailleurs, les tout-petits qui servent la messe sont contents. Ils ont une place d'honneur, ils sont contents d'être habillés dans des couleurs liturgiques ou d'être habillés en blanc. Et puis ils sont heureux de pouvoir faire quelque chose. La liturgie pour les enfants est parfois très longue et pourrait être très ennuyeuse, alors s'ils ont un service à rendre, cela devient une participation active à la liturgie. C’est ce que le Concile Vatican II prône pour tous les participants à la liturgie, une participation active.

Enfin, c’est le lieu de faire toute une catéchèse et j'espère que les parents comprennent l'importance pour leurs enfants d'être servants ou servantes d'autel.

Les servantes d'autel sont devenues plus visibles ces dernières années. Qu'apporte leur présence? Qu'est-ce que cela dit de l'Église?

L’acolytat, même pour les adultes, est ouvert aux femmes et aux  hommes. Alors, je pense qu'il n'y a pas lieu d'exclure les filles du service d'autel. Elles sont les bienvenues. C'est leur place et elles exercent ainsi leur dignité de baptisée.

De plus, les servantes d’autel sont importantes parce que nous voyons ce qui touche leur cœur, quels gestes les touchent, et ce que la catéchèse doit encore fournir comme explication. Mais ce n'est pas une explication de la tête, c'est une explication mystagogique qui se fait dans la liturgie. C'est vraiment une introduction au christianisme pour les jeunes.

Les enfants manquent dans nos assemblées en Europe. Très souvent, nous ne retrouvons que des personnes âgées. Les servants et les servantes d'autel représentent cette jeune génération. C'est beau de voir toutes les servantes et tous les servants d'autel, et cela nous rajeunit. Cela nous rend plus vivants comme Église.

Le cardinal Jean-Jacques Hollerich.
Le cardinal Jean-Jacques Hollerich.

Ce pèlerinage à Rome est-il une manière aussi de donner confiance aux enfants et aux jeunes servants pour que, ensemble, ils se sentent plus forts, pour affirmer leur service, mais surtout leur foi?

C'est très important parce que nous voyons hélas, dans des écoles parfois, une certaine discrimination envers les jeunes et les enfants qui vont à l'église. La liberté religieuse n'est pas acquise et les enfants abandonnent quelquefois ce service dans les petits villages parce qu'ils se sentent seuls. Ils se sentent comme le dernier des Mohicans et c'est extrêmement difficile pour les enfants et pour les jeunes de se dresser seuls contre leurs camarades de classe.

Alors, voir qu'ils sont nombreux à partager les mêmes idéaux, nombreux à suivre le Christ, nombreux à vivre cette joie en Église, cela leur donne la force, la persévérance qui est tellement nécessaire à nos enfants et à nos jeunes.

Ces enfants se mettent au service de la beauté de la liturgie. Pourquoi est-ce que cette liturgie est essentielle à l'Église d'aujourd'hui?

C’est dans la liturgie que le Christ ouvre les portes et les sources de la grâce. Par la messe, Dieu le Père nous fait communier à la mort et à la résurrection de son Fils. Par la communion au corps du Christ, nous devenons le corps du Christ. Donc la liturgie est essentielle pour être chrétien.

On ne peut pas être chrétien tout seul. Il faut être en communauté, il faut être avec d'autres. Et si Dieu me donne le salut, ce salut n'est jamais seulement pour moi-même. Ce salut est offert à tous et à toutes. C’est à nous d'ouvrir les portes de notre cœur et de devenir des missionnaires centrés sur l'Eucharistie pour proclamer la bonté de Dieu.

Enfin, je pense que les enfants ont le sens de la liturgie, le sens de la beauté, le sens des gestes, pour comprendre les symboles et pour vivre en tant que chrétien dans ce monde qui est le nôtre aujourd'hui.

29 juillet 2024