Dix mois après le 7 octobre, les difficultés de l'armée israélienne
Entretien réalisé par Jean-Benoît Harel - Cité du Vatican
Depuis 10 mois, l’armée israélienne mène une guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza. Avec près de 40 000 morts côté palestinien, ces opérations déstabilisent l’institution militaire de l’État hébreu, peu habituée à ce type de guerre longue.
De plus, les États voisins que sont l'Iran, et dans une moindre mesure le Liban, font peser une menace existentielle sur Israël, à laquelle l'armée se prépare. En effet, après la mort du chef du Hamas Ismaël Haniyeh le 31 juillet 2024 dans une frappe imputée à Israël, l'Iran ainsi que le groupe terroriste chiite le Hezbollah ont assuré qu'une riposte sera effectuée dans les prochains jours.
Sans avoir libéré tous les otages, sans avoir éradiqué le Hamas comme l’indiquait le premier ministre Benjamin Netanyahu comme objectif, l’armée israélienne commence à montrer des signes de faiblesses. En risque de pénurie de munitions et d’armes, le pays tente de diversifier les sources d’approvisionnement militaire.
Mais c’est également sur les effectifs que les difficultés se ressentent. Après avoir annoncé la conscription des juifs ultra-orthodoxe, pour le moment encore non mobilisés, le gouvernement a constaté un net refus de la part de cette population pour partir au combat. Ce mardi 6 août, des juifs ultra-orthodoxes opposés au service militaire obligatoire en Israël ont fait irruption dans une base militaire près de Tel-Aviv. Enfin, pour assurer ses effectifs, l'armée souhaite allonger la durée de service militaire de 32 à 36 mois, une mesure qui ne réjouit pas tous les Israéliens.
Tewfic Hamel, chercheur et docteur en Histoire militaire et études de défense, expose la situation de plus en plus complexe de l’armée israélienne.