En Indonésie, l'ancien général Prabowo Subianto investi président
Entretien réalisé par Marie Duhamel - Cité du Vatican
Il a serré hier des milliers de mains dans les grandes artères de Jakarta, l’encore capitale de l’Indonésie. Prabowo Subianto s’est offert une parade présidentielle à l’issue de son investiture au Parlement où il a dressé, pendant une heure, les grandes lignes de sa future politique. Il a promis de respecter la constitution, de lutter contre la corruption et de présider de la manière la plus équitable une démocratie pacifique.
C’était ce dimanche 20 octobre la fin d’un long chemin pour Prabowo Subianto. Issu de l’élite politique, l’ancien commandant des forces d’élite avait du s’exiler à la chute de son beau-père Suharto, accusé d’avoir orchestré des massacres et des disparitions forcées sous l’ère de l’autocrate. De retour en Indonésie en 2004, il se focalisa sur le monde des affaires avant d’embrasser une carrière politique. Il fut par trois fois battu à la présidentielle, deux fois face au président sortant, un adversaire dont il devint ministre de la défense. C’est d’ailleurs avec le soutien et les moyens de Jokowi qu’il gagna la présidentielle, le fils ainé de Jokowi étant son colistier. L’alliance fut critiquée mais la continuité a payé explique Delphine Allès, chercheuse au Centre Asie du Sud-Est de l’Inalco, dont elle est également la vice-présidente.