Les chrétiens en Corée du Nord, perpétuels clandestins
Entretien réalisé par Marie Duhamel - Cité du Vatican
Depuis quinze ans, chaque année en novembre, la Fondation Aide à l’Église en Détresse fait mémoire des chrétiens tués en raison de leur foi. Cette semaine, dite de la «Nuit des témoins», est l'occasion d'évoquer l'un des pays les plus fermés et militarisés au monde pour voir comment y vivent les chrétiens: la Corée du Nord.
Massacrés dès la partition de la péninsule après la fin de la Seconde guerre, les 98 000 protestants et catholiques qui s’y trouveraient encore sont contraints à la clandestinité. La dynastie des Kim, un régime de type stalinien, n’autorise en effet qu’une idéologie, le Juché, une doctrine marxiste fondée sur l’autosuffisance et le culte du leader.
Il existe pourtant un temple et une église à Pyongyang, construits quand le pays était en proie à la famine et promettait plus de liberté contre des aides humanitaires. Une vitrine, affirme le père Philippe Blot des Missions étrangères de Paris. Résidant en Corée du sud depuis 34 ans, il s’est rendu au nord par deux fois, et s’est vu refuser de célébrer la messe.