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Méditation du 15e Dimanche ordinaire B: «tous appelés pour une vocation particulière»

Le père jésuite Laurent Basanese nous introduit à la méditation, avec les lectures du 15ème dimanche du Temps ordinaire, de l’année liturgique B.

Lectures: Am 7, 12-15     Ps 84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14       Ep 1,3-14         Mc 6,7-13

Chers Frères et Sœurs,

Il y a une différence entre «suivre le Christ» et «être appelé par le Christ» pour une vocation particulière. Dans le premier cas, «suivre le Christ», on peut dire que c’est la vocation de tout chrétien, celle dont loue saint Paul dans sa Lettre aux Éphésiens quand il dit: « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ. Dans les cieux, il nous a comblés de sa bénédiction spirituelle en Jésus Christ… Dans le Christ, vous aussi, vous avez écouté la parole de Vérité, la bonne nouvelle de votre salut; en lui, devenus des croyants, vous avez reçu la marque de l’Esprit Saint».

Il y avait, et il y a toujours beaucoup de personnes qui suivent le Christ, qui prennent plaisir à l’écouter, qui se réfèrent à lui comme Maître et comme Sauveur pour avoir expérimenté sa bonté, son pardon, sa douceur, sa force, son amitié… Ce sont tant de personnes qui cherchent à le suivre souvent de plus près dans la prière, en méditant sa parole, en contemplant sa vie, sa passion, sa mort et sa résurrection, afin d’appliquer les enseignements qu’ils en tirent dans leur vie propre de chaque jour. D’autres personnes, il est vrai, s’éloignent malheureusement de la route tracée par le Christ – on le voit déjà dans l’Évangile – elles cessent de le suivre et retournent à leur vie d’avant. Celles et ceux qui persévèrent à marcher derrière lui continuent pourtant de prier pour que «tous soient un» et pour que le monde croie que Jésus a été envoyé par Dieu pour nous établir dans son amour.

«Être appelé par le Christ», c’est autre chose, c’est une initiative divine. On le voit de nombreuses fois dans l’Ancien Testament, par exemple avec le prophète Amos qui proteste en disant: «Je n’étais pas prophète ni fils de prophète; j’étais bouvier, et je soignais les figuiers. Mais le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit: ‘Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël’». Il en est de même dans l’Évangile: Jésus en appelle Douze qu’il envoie deux par deux, en leur donnant des instructions qu’ils appliqueront. Il ne s’agit pas d’une initiative personnelle, mais d’obéissance au Christ qui leur communique son projet de salut, tel un plan de travail à accomplir.

Nous pouvons contempler longuement ce style, cette manière de faire de Dieu, c’est-à-dire le fait d’appeler en même temps tout le monde à la vie, et à la vie divine – ou, dit autrement, à la sainteté de l’Évangile –, que chacun individuellement – au début même seulement Douze – à être «avec lui», au plus près, ce qui implique partager ses joies, mais aussi ses peines et ses labeurs; chasser les démons et guérir les malades, mais aussi être parfois rejeté; proclamer la proximité du Royaume des cieux, mais le faire dans la simplicité et même la pauvreté.

Nous pouvons profondément réfléchir à cette «économie du salut», comme disent les théologiens, ce projet, ce «plan» de Dieu qui a voulu sauver le monde et l’humanité non pas d’un coup de baguette magique, mais en impliquant le bon vouloir de tous les hommes, à la fois pris dans leur ensemble en les invitant à «le suivre», que chacun individuellement, en les «appelant» pour une vocation particulière, telle une mission magnifique à accomplir le temps d’une vie.

 

13 juillet 2024