Méditation du 14è Dimanche ordinaire B: «inviter au bien et faire le bien»
Le père jésuite Fulgence Ntieni nous introduit à la méditation, avec les lectures du 14ème dimanche du Temps ordinaire, de l’année liturgique B.
Lectures: Ez 2, 2-5 Ps 122 (123), 1-2ab, 2cdef, 3-4 2 Co 12,7-10 Mc 6, 1-6
Chers Frères et Sœurs,
Nous avons sans doute l’expérience d’avoir séjourné à plusieurs endroits dont certains nous sont devenus familiers, d’autres demeurent étrangers; certains sont accueillants, mais d’autres inhospitaliers. Une des plus difficiles expériences est celle d’être reçu comme un étranger chez soi ou de ne pas être accueilli du tout. Mais certains parmi nous sont très chanceux de provenir d’un peuple toujours accueillant. Il y en a aussi beaucoup parmi nous qui sont loin de cette expérience de retour chez soi. Ils ont oublié le chemin qui mène chez eux; ils ne communiquent même plus avec les leurs qu’ils ont quittés depuis quelque temps.
Mais, Jésus, dans l’Évangile, retourne chez lui et se retrouve avec les siens le jour du sabbat où tous se réunissent pour écouter la Parole de Dieu. Il a une bonne nouvelle pour eux, mais malheureusement, ils ne sont pas prêts à l’accueillir. Il n’y a aucune garantie que nos frères, nos sœurs, nos ami(e)s, nos proches accueillent la Parole de Dieu que nous leur partageons, les conseils que nous leur prodiguons. En revanche, cela n’est pas non plus une raison pour mettre un terme à notre mission de répandre la bonne nouvelle.
Des prophètes avant le Christ ont été pourchassés voire maltraités. Paul et Barnabé, après lui, ont aussi subi la résistance de leur peuple au point de se tourner vers les païens (Ac 13,46). Il est possible de faire face à l’indifférence chez soi. Nous devrions être reconnaissant(e)s d’être bien accueilli(e)s même chez nous. De par notre baptême, nous sommes des prophètes, porteurs des messages du Seigneur à diffuser dans la société. La bonne nouvelle à apporter aux autres n’est pas seulement de l’ordre des discours. Elle est aussi de l’ordre des œuvres. Il est bon d’exhorter les autres à la paix, à l’honnêteté, à prendre soin de l’environnement, à s’entraider.
Mais cela ne suffit pas. Il y a aussi des malades, des plus pauvres que nous et des initiatives de changement à prendre. Si nous ne pouvons pas imposer les mains pour guérir les malades aussitôt, nous pouvons certainement leur rendre visite, les écouter, prier avec eux et partager le peu que notre pauvreté et générosité nous permettent. Voilà être un prophète dans la société aujourd’hui! Inviter au bien et faire du bien. Ni l’un ni l’autre n’est facile. Certains de nos frères, sœurs, ami(e)s, proches ne nous laisseront pas leur faire du bien. Ces obstacles sont une occasion pour nous d’échapper à l’orgueil du succès facile, de nous recommander à Dieu le Père, de demander la grâce de notre Seigneur Jésus Christ et la force de l’Esprit d’amour.
Par ailleurs, chacun(e) de nous est aussi le village de Jésus Christ. Dans ma vie, dans la tienne, le Seigneur vient chaque fois avec une bonne nouvelle, avec des bienfaits comme autrefois dans son village. Mais très souvent nous sommes durs d’oreille et de cœur. Nous ne voulons pas l’écouter quand il nous demande de lâcher prise, de céder le pas à l’autre, de nous réjouir du succès de l’autre, d’attendre notre tour selon son plan pour nous. Quand la Parole de Dieu, la prédication, les conseils contredisent nos intentions et nos ambitions, comment réagissons-nous? N’oublions pas qu’il y a un prophète parmi les gens qui nous parlent! Il y a un prophète dans cette parole entendue qui retentit en moi.