Méditation du 19ème dimanche Ordinaire, B: Jésus, le pain vivant descendu du ciel!
«Moi, je suis le pain vivant, descendu du ciel!»
Chers Frères et Sœurs,
Cela fait trois semaines de suite que l’Église nous donne de méditer le sixième chapitre de l’évangile selon Saint Jean. Ce grand «discours sur le pain de vie» nous accompagnera encore les deux prochains dimanches.
En ce dix-neuvième dimanche, il nous est bon d’entendre cette belle annonce de Jésus: «Moi, je suis le pain vivant, descendu du ciel». C’est la déclaration faite à la foule qui le cherchait à la suite de l’expérience de la multiplication des pains. Jésus invite ainsi ces gens à travailler pour une nourriture qui demeure, celui qui est descendu du ciel (c’est-à-dire lui-même) pour nous donner la vie en abondance.
Cette annonce, au lieu de susciter en ces disciples joie et renouveau, provoque plutôt en eux la récrimination. C’est dire que, au fond d’eux-mêmes, ils n’acceptent pas le renouveau de vie auquel le Seigneur les invite, et que signifiait la multiplication des pains. Bien que bénéficiaires de cette abondance de grâce, les disciples campent sur leur prétendue connaissance de Jésus: «Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph? Nous connaissons bien son père et sa mère», disent-ils. Et, justement, leur prétendue connaissance les empêche d’accéder véritablement à ce qu’est Jésus. Ainsi, alors même qu’ils viennent d’expérimenter l’abondance qu’apporte le Seigneur, ils ne veulent pas l’accueillir pour ce qu’il est véritablement: celui qui est venu nous donner la vie en abondance. D’où la supplication qui leur est adressée: «ne récriminez pas entre vous (…). Moi, je suis le pain de vie, descendu du ciel (…). Le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas».
L’évangile d’aujourd’hui peut ainsi constituer une interpellation dans notre vie chrétienne. En effet, chacun de nous peut relever, dans son quotidien, l’intervention du Seigneur en sa faveur. Il se peut même que nous ayons été particulièrement bénis par le Seigneur, qui nous donne toute chose en abondance. La question que nous avons à nous poser est celle de savoir si ces signes de bénédiction du Seigneur nous conduisent à un renouveau de vie, c’est-à-dire à une adhésion personnelle et existentielle en sa personne. «À qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle», dira Pierre dans les versets conclusifs de ce «discours sur le pain de vie». C’est à un tel attachement au Seigneur que devraient nous conduire les diverses bénédictions dont nous sommes bénéficiaires. Car chaque fois que le Seigneur nous bénit, c’est pour nous amener à être totalement centrés en lui. Les bénédictions de Dieu ne doivent donc jamais devenir motif d’éloignement de son chemin: nous ne devons jamais transformer les bénédictions reçues en lieux de notre perdition.
Ainsi donc, nous qui sommes bénis par Dieu de diverses bénédictions, nous devons, comme nous le dit Saint Paul dans la deuxième lecture de ce jour, être «pleins de générosité et de tendresse» les uns envers les autres; cherchant, en toute chose, à imiter Dieu, en vivant «dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous». C’est cela le chemin que Dieu trace pour nous à travers ses dons; c’est là la grâce que nous demandons au Seigneur en ce jour. Qu’il daigne nous l’accorder aujourd’hui et pour toujours.
AMEN!