Méditation du 20e Dimanche Ordinaire, B: «la voie de la sagesse»
Lectures: Pr 9, 1-6 Ps 33 (34), 2-3, 10-11, 12-13, 14-15 Ep 5, 15-20 Jn 6, 51-58
Chers frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 20e dimanche du temps ordinaire. À travers les lectures de ce jour se dessinent deux voies: la voie de la sagesse et la voie de la folie ou de l’égarement. Mais nous sommes invités à choisir la voie qui conduit à Dieu.
Dans la première lecture, Dieu, à travers la Sagesse, nous interpelle. En nous invitant à sa table, il nous demande de quitter nos étourderies et nos égarements pour vivre en prenant le chemin de la sagesse. Très souvent, nous nous laissons emporter par ce qui ne nous aide pas beaucoup dans notre vie chrétienne. Très souvent, nous nous réfugions dans des repas ou des choses qui ne nous donnent que des joies et des paix éphémères. Aujourd’hui, le Seigneur nous invite à son repas, vraie source de paix et de joie. Le Seigneur nous invite à quitter nos mauvaises habitudes pour rentrer dans la vie. Refuser cette invitation, c’est refuser d’accéder à la sagesse. Refuser l’obéissance à la Parole de Dieu, c’est refuser le chemin du bonheur.
Chers frères et sœurs, dans notre vie quotidienne, nous avons souvent tendance à ne pas écouter la voix du Seigneur qui nous parle à travers sa Parole, à travers notre conscience, à travers des événements ou des conseils. Mais en ce dimanche, le Seigneur nous dit de nouveau: «je prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre: je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance» (Dt 30, 19). Marcher dans la voie du Seigneur est donc la vraie sagesse. Marcher en sens contraire ne serait que de l’égarement.
Ces deux voies se trouvent également dans les recommandations que saint Paul adresse aux Éphésiens: «prenez garde à votre conduite: ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages. Tirez parti du temps présent, car nous traversons des jours mauvais» (Ep 5, 15-16). L’expression «jours mauvais» fait probablement référence au climat de paganisme et de mondanité auquel était confrontée la communauté d’Éphèse. Aujourd’hui, cela signifie tout ce qui nous éloigne de Dieu. La mise à profit du temps présent consiste donc à prendre véritablement conscience de l’aujourd’hui de Dieu. Saint Paul nous recommande ainsi d’éviter ce qui nous entraîne à l’inconduite; et de nous laisser plutôt remplir de l’Esprit Saint. Car l’Esprit Saint est l’unique et vraie source de bonheur, de paix et de joie.
L’évangile de ce jour nous met aussi dans le contexte d’un choix à faire: «Amen, amen je vous le dis: si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous» (Jn 6, 53). Évidemment, il ne s’agit pas d’une question d’anthropophagie. Les juifs eux-mêmes étaient d’ailleurs habitués à ces genres de métaphore. Mais la difficulté ici est justement le fait d’entrer dans le chemin que Jésus nous propose. Manger sa chair et boire son sang, ce n’est pas simplement prendre la communion. Mais c’est de faire communion avec Lui. C’est marcher à sa suite. Et cela demande un renoncement à soi.
À travers les récriminations des juifs s’exprime également notre difficulté à nous soumettre aux exigences de notre vie chrétienne. Des fois, il devient difficile d’accueillir et de vivre certaines paroles et enseignements du Christ. Or, sans Lui, nous ne pouvons rien faire. Ce n’est qu’en communiant à son corps et à son sang que nous pouvons demeurer en Lui. En recevant le pain descendu du ciel, rappelons-nous que nous sommes appelés à devenir ce que nous recevons. Que le Christ lui-même nous en donne la grâce. Amen!