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Méditation du 26e Dimanche du Temps Ordinaire, B: «savoir à admirer le bien fait par les autres»

Le père jésuite Adrien Lentiampa nous introduit à la méditation, avec les lectures du 26ème dimanche du Temps ordinaire, de l’année liturgique B.

Lectures: Nb 11, 25-29     Ps 18 (19), 8, 10, 12-13, 14       Jc 5, 1-6        Mc 9, 38-43.45.47-48

Chers frères et sœurs,

Les lectures de ce dimanche mettent en évidence la libéralité de Dieu, et nous invitent à avoir un esprit ouvert, en veillant au bien de nos frères et sœurs. Ainsi, l’Évangile nous met en garde contre la tentation d’exclusion de ceux qui «ne sont pas avec nous». En effet, nous y voyons l’un de douze apôtres, Jean, informer Jésus de leur opposition à quelqu’un qui expulsait les démons en son nom, alors qu’il n’était pas de ceux qui le suivaient. Et Jésus d’inviter les apôtres à accepter que le bien se fasse en son nom aussi en dehors de leur groupe restreint: «ne l’en empêchez pas!», dit Jésus. Cette scène rejoint l’interpellation de Moïse à son auxiliaire, Josué, dans la première lecture: «serais-tu jaloux pour moi? – dit Moïse – Ah! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux!».

Oui! Apprenons à admirer la libéralité et la générosité de Dieu à l’endroit de nos frères et sœurs, même lorsque ceux-ci ne sont pas de notre obédience. Apprenons à admirer le bien qui se fait à travers les autres. Car Dieu nous parle aussi à travers les autres. Pour écouter cette parole de Dieu qui nous vient des autres, nous sommes appelés à avoir l’esprit ouvert, pour savoir découvrir la puissance de Dieu à l’œuvre dans notre monde. C’est cela être chrétien: garder ouvertes les portes de nos cœurs, les portes de nos vies, les portes de nos églises, pour que les autres y trouvent un chemin vers Dieu; être chrétien, c’est se réjouir que les bienfaits de Dieu se manifestent en notre monde, même si nous ne sommes pas le canal par lequel cela se réalise.

Par ailleurs, être chrétien, c’est aussi veiller, à tout prix, à ce que les autres reçoivent la puissance de Dieu dans leurs vies. Pour cela, nous devons nous garder de devenir obstacle de la rencontre de nos frères et sœurs avec Dieu. Évitons d’être une occasion de chute pour un seul de ces petits pour qui le Christ a versé son sang sur la croix. Dans notre action, dans la marche de notre vie ou encore par notre regard sur les autres, nous ne devons pas devenir occasion de chute pour nous-mêmes et pour nos frères et sœurs. D’où cette équation terrible devant laquelle nous place l’évangile de ce jour: «si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la! (…). Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le! (…). Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le!».

L’Évangile nous rappelle donc que rien – pas même mon intégrité physique ou spirituelle – ne peut justifier que l’on devienne un obstacle de la marche de mes frères vers Dieu, ou qu’on leur ferme l’accès au Seigneur. Bien plus, Jésus nous enseigne qu’il vaudrait mieux être admis au royaume de Dieu amputé de quelque membre, que, par commodité au monde ou aux richesses, de nous éloigner de lui.

Oui, Seigneur, fais que mon regard sur les autres et sur moi-même soit à la mesure de ton regard de miséricorde sur notre monde et sur chacun de nous. Que je sache me réjouir de tous les biens qui se font autour de moi ; et que, en toute chose, je cherche ta plus grande gloire. Amen!

 

 

28 septembre 2024