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Photo d'illustration de Jésus montrant le chemin Photo d'illustration de Jésus montrant le chemin 

Méditation du 29e dimanche du Temps Ordinaire B: l'humilité et le service nous conduisent à Dieu

Le père jésuite Laurent Basanese nous introduit à la méditation, avec les lectures du 29e dimanche du Temps ordinaire, de l’année liturgique B.

Is 53, 10-11 – Ps 32 – He 4, 14-16 – Mc 10, 35-45

Le chemin pour aller à Dieu, nous le connaissons : c’est la voie qu’a ouverte le Christ, celle de l’humilité et du service. Ce chemin avait été bouché par les péchés des hommes qui, depuis les origines, n’en trouvaient plus l’accès. Et ils ont cherché par toutes les manières à s’élever jusqu’au Ciel en désirant la gloire, la force, la domination sur les éléments et sur toutes les créatures, et en s’adonnant à toutes sortes d’idolâtrie dans leur espoir désespéré et vain d’avoir la vie pour toujours par leur propre force, et d’être comme Dieu. Et ils sont tous morts dans leurs péchés, mais «Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde», dit l’Apôtre saint Paul (Rm 11, 32). Et cette miséricorde, c’est le Christ lui-même, en venant nous indiquer une autre direction, la seule qui puisse nous sortir du labyrinthe des illusions mondaines et de l’orgueil implacable et mortifère. Par sa vie, sa passion et sa résurrection, il «a pénétré au-delà des cieux» (He 4, 14), il a ouvert en grand les portes du Ciel, il a définitivement planté l’ancre au-delà du voile… et nous y avons accès à condition que nous marchions sur ses traces.

Chrétien, ne crois pas que tu puisses accomplir dignement ta vie et parvenir au Ciel par un autre chemin que celui qu’a emprunté le Christ. Puisque tu portes son Nom depuis ton baptême, sois digne de ta vocation, imite ce pour quoi tu as été appelé, rends un beau témoignage en face du monde et en présence de l’Eglise de Dieu. Tu en es capable, ce sera même facile, comme Jésus lui-même nous le dit : «Prenez sur vous mon joug… car je suis doux et humble de cœur... Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger». Les humiliations te font peur ? Mais personne n’y échappe, même les puissants de ce monde devront se taire un jour. Pense que le Seigneur fait son œuvre par des chemins que beaucoup ignorent, et que justice sera rendue promptement, car «lorsqu’un pauvre crie, le Seigneur entend». Tu redoutes la mort, et encore plus la souffrance ? Pense que c’est la voie royale pour imiter le Christ. Elle n’est pas à rechercher de manière malsaine, elle est à accepter quand elle se présente, pour offrir jusqu’au bout le témoignage de la chair et du sang donnés au monde et au Père, comme le Christ. Et alors les portes du Royaume s’ouvriront devant toi.

Notre imaginaire de gloire doit sans cesse être purifié et évangélisé. Même les disciples, comme Jacques et Jean, les fils de Zébédée, qui pourtant avaient longtemps fréquenté Jésus, demandent encore de «siéger» l’un à droite, l’autre à gauche du Seigneur, dans sa gloire (Mc, 10, 37). Tout en ignorant parfaitement ce que pouvait signifier cette gloire-là, et en évitant bien sûr les efforts, la fatigue du combat quotidien, la souffrance. Comme si être avec Jésus, être chrétien, cela suffisait pour avoir accès au Royaume, et si possible devant les autres. Mais ça ne marche pas du tout comme cela. Etre chrétien n’est pas un privilège mondain, c’est une mission : vivre humblement avec le Seigneur, avec ses frères et sœurs en humanité, au service les uns des autres, pour la gloire de Dieu, le bien du reste de toute l’humanité et de la création elle-même. Pour la gloire de Dieu, et le salut du monde.

 

19 octobre 2024