Méditation du 1er dimanche de l’Avent, année C: «aller à la rencontre du Seigneur»
Lectures: Jr 33, 14-16 Ps 24 (25), 4-5ab, 8-9, 10.14 1 Th 3, 12 – 4, 2 Lc 21, 25-28.34-36
Chers Frères et Sœurs,
Ce 1er décembre est le premier jour de la nouvelle année liturgique, c’est le premier dimanche de l’Avent, c’est-à-dire le temps de l’attente de la venue de Dieu, et en particulier de la naissance du Christ.
On serait tenté d’entrer dans ce temps par habitude, par routine, sans même y penser ou se poser de question. C’est même généralement de cette façon que les choses se passent. Mais alors, peut-on prétendre que l’entrée dans ce nouveau temps liturgique contribue à nous faire croître, à nous transformer? Peut-on recevoir quelque chose lorsque nous ne cherchons ou n’attendons rien?
C’est peut-être ce à quoi l’Evangile nous rend attentifs au début de l’année liturgique et du temps de l’Avent. Nous lisons: «Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie (…) Restez éveillés et priez en tout temps…». Nous écarter de ce qui donne véritablement sens à nos existences est donc une tentation de tous les temps. Ainsi, dans la dernière Encyclique intitulée Dilexit nos (en français: Il nous a aimés) que le Pape François vient de publier au mois d’octobre sur le thème du Cœur de Jésus, il écrit: «Nous évoluons dans des sociétés de consommateurs en série vivant au jour le jour, dominés par les rythmes et les bruits de la technologie, et dépourvus de la patience nécessaire pour accomplir les processus que l’intériorité requiert».
Il y a ainsi un vrai danger qui nous guette, sans doute encore plus menaçant qu’autrefois, qui consiste à nous couper de notre intériorité et de vivre à la périphérie, à la superficie de nous-mêmes. Cela peut sans doute nous distraire pour un temps, voire nous procurer certaines satisfactions. Mais, peut-il étancher notre soif profonde, notre recherche d’une relation authentique et vivante, d’un bonheur vrai?
J’aimerais vous livrer encore cette réflexion, ou plutôt cette image: à l’entrée du Musée de l’Homme, place du Trocadéro, à Paris, il y a une inscription qui dit ceci, «Il dépend de celui qui passe – Que je sois tombe ou trésor – Que je parle ou me taise – Ceci ne tient qu’à toi – Ami n’entre pas sans désir» (Paul Valéry). C’est qu’au fondement de notre vie, il y a le désir.
Au début de cette nouvelle année liturgique, de ce temps de l’Avent, je vous invite à vous ouvrir au désir, au désir de faire l’expérience de la rencontre, de la manifestation du Seigneur dans votre vie. Demandez-lui qu’il vous montre comment il agit dans vos cœurs et dans votre quotidien. Pour cela, répétez seulement que vous êtes disponibles, prêts, à l’écoute… Il suffirait aussi que vous preniez quelques instants de silence et d’intériorité par jour pour demander au Seigneur de manifester sa présence dans votre vie. Ou encore, méditer sur un court passage de l’Evangile que vous auriez lu. Peut-être que vous pourriez être aidés par les paroles d’un psaume, comme celui que propose la liturgie d’aujourd’hui (Ps 24(25), 4-5ab, 14):
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
Fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve.
Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent;
à ceux-là, il fait connaître son alliance.