Birmanie et Bangladesh: la minorité catholique est indispensable à la réconciliation
Par Olivier Bonnel
Le Pape François se rend en Birmanie et au Bangladesh du lundi 27 novembre au samedi 2 décembre prochains. Pour son troisième voyage apostolique en Asie, le Saint-Père sera le premier pontife à visiter la nation birmane. Dans ces deux pays voisins, l’un à majorité bouddhiste, l’autre presque totalement musulman, les catholiques représentent une petite minorité de la population. Mais leur présence est malgré tout indispensable pour une vraie réconciliation nationale estime le cardinal Pietro Parolin.
Dans un entretien réalisé pour Radio Vatican en italien, le Secrétaire d’État du Saint-Siège qui accompagnera François lors de ce voyage, a souligné le premier objectif de cette visite: apporter un soutien à la petite communauté chrétienne de Birmanie et du Bangladesh, et l’encourager à être une «présence de paix,
de réconciliation et de solidarité à l’intérieur de leurs sociétés en travaillant au bien commun et à la croissance civile et pacifique de leurs pays».
À l’occasion de sa présence en Asie, en proie à de vives tensions autour de la menace nucléaire de la Corée du Nord notamment, le Pape devrait aussi renouveler son appel au dialogue et à la rencontre pour résoudre les conflits, poursuit le prélat. Car «rien n’est jamais perdu avec la paix mais tout peut se perdre avec la guerre, en particulier lorsqu’il s’agit de guerre atomique».
Le cardinal Pietro Parolin, répondant à une question sur le drame humanitaire des réfugiés musulmans de Birmanie accueillis au Bangladesh, assure que le Saint-Père lancera un nouvel appel aux autorités et à la communauté internationale pour offrir une assistance humanitaire. Le Pape a déjà «manifesté à plusieurs reprises son attention» pour cette population en insistant sur leur accueil et remerciant les pays qui prennent en charge ces personnes vulnérables. François devrait surtout exhorter à «une solution durable de la part de tous les protagonistes, en particulier pour ceux qui ont fui l’Etat Rakhine en Birmanie, en tenant compte de l’importance d’avoir une nationalité, seul gage de stabilité, de paix et de développement dans cette zone».
Ouvrir un dialogue interreligieux
Au Bangladesh, les pauvres représentent plus d’un tiers de la population et souffrent aussi des inondations liées aux changements climatiques. Ce rapport entre le climat et la pauvreté, c’est ce que met en lumière le Pape dans l’encyclique Laudato si’, précise le Secrétaire d’État du Saint-Siège, car ce sont les pauvres et les pays les plus pauvres qui, les premiers, subissent les effets de ces changements, comme c’est le cas au Bangladesh. Le prélat tient tout de même à souligner les efforts notables en matière de protection de l’environnement qui ont permis de sortir des millions de personnes de l’extrême pauvreté et encourage le pays à continuer dans cette direction.
Lors de ces deux visites en Birmanie, pays à 90% bouddhiste et au Bangladesh, en large majorité musulman, le Pape rencontrera les autorités religieuses pour leur proposer l’ouverture «d’un dialogue interreligieux comme forme de rencontre et de collaboration pour le bien commun» car les «religions contribuent notablement à la paix, au développement, à la réconciliation, à la coexistence pacifique».
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