Deuxième prédication de l'Avent du père Cantalamessa
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
La naissance du Christ n’est plus un point initial, marquant un début, comme le serauit un évènement particulier comme la fuite en Égypte ou la fondation de Rome, mais un point central. «Ainsi, nous calculons le temps qui la précède de manière décroissante vers elle : cinq siècles, quatre siècles, un siècle avant Jésus Christ..., et de manière croissante le temps qui la suit : un siècle, deux siècles ou deux millénaires après le Christ. Dans quelques jours nous célèbrerons le 2017ème anniversaire de cet événement» a expliqué le prédicateur.
La naissance du Christ comme référence temporelle
C’est seulement à partir du XVIIème siècle que l’on a commencé à compter le temps aussi avant Jésus Christ, selon les années qui précédèrent sa venue, mais le père Cantalamessa a relevé une tendance de plus en plus importante dans le monde anglo-saxon et dans les relations internationales en particulier, de ne plus mentionner cette temporalité centrée sur l’événement de la naissance du Christ, par peur d’heurter les sensibilités de non-chrétiens. Au lieu de parler d’«ère chrétienne», ou d’ «année du Seigneur», on préfère alors parler d’«ère courante», ou d’«ère commune» a-t-il relevé.
Le Christ transcende l'histoire et le temps
Le capucin reprend le travail du théologien luthérien Oscar Cullmann et de son ouvrage «le Christ et le temps». Celui-ci a expliqué en quoi consiste les changements de la nouvelle chronologie, introduite par le christianisme : le temps ne procède pas par cycles qui se répètent, comme c’était le cas chez les Grecs ou chez Nietzsche, mais avance linéairement.
Il part d’un point non-précisé (et en réalité non datable) qui est la création du monde, vers un point également non-précisé et imprévisible qui est la parousie. Jésus Christ est le centre de la ligne, celui vers lequel tout tend avant lui et dont tout dépend après lui.
Le Christ est dans l’histoire et dans le temps, mais transcende l’histoire et le temps. Cette omniprésence du Christ dans l’histoire n’est pas une présence abstraite et uniforme, a poursuivi le prédicateur, elle se réalise différemment selon les différentes phases de l’histoire du salut. Ainsi, le Christ est présent dans l’Ancien Testament comme figure, il est présent dans le Nouveau Testament come événement et il est présent dans le temps de l’Eglise comme sacrement.
Une rencontre qui change tout
La présence du Christ dans l’histoire est enfin une rencontre qui change la vie. «La première question à se poser est simple : Le Christ est-il aussi le centre de ma vie, de ma petite histoire personnelle ? De mon temps ?» a demandé le père Cantalamessa. La rencontre personnelle avec le Christ, a-t-il précisé, est un événement qui peut avoir lieu à n’importe quel moment de la vie.
Jésus Christ doit ainsi remplir aussi mon temps, ma vie personnelle, Il ne s’agit pas d’être tout le temps en train de penser à Jésus, mais de « s’apercevoir » de sa présence, de s’abandonner à sa volonté, de lui dire rapidement «Je t’aime !», à chaque fois que nous avons l’occasion (ou mieux l’inspiration !) de rentrer en nous-mêmes.
La guérison intérieure
Cette réflexion sur « le Christ et le temps » peut opérer une guérison intérieure importante pour la majorité d’entre nous a conclu le père Cantalamessa: nous libérer de cette mentalité qui ne voit dans la vieillesse que défaite et maladie, et non aussi une grâce.
« Devant Dieu le meilleur temps de la vie n’est pas celui qui abonde le plus de possibilités et d’activités, mais celui qui abonde le plus du Christ car ce temps-là s’inscrit déjà dans l’éternité. »
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