Colisée: le cardinal Parolin rend hommage aux martyrs chrétiens
Michele Raviart et Gabriella Ceraso – Cité du Vatican
Pour vaincre l’indifférence contre les chrétiens persécutés dans le monde, l’Aide à l’Église en Détresse a choisi le symbole de Rome, le Colisée, qui samedi soir s’est illuminé de rouge, la couleur du sang des martyrs. Cette initiative était dédiée aux chrétiens discriminés dans le monde pour leur foi, et aux martyrs, en particulier en Syrie et en Irak. En lien avec cette opération au Colisée, l’église Saint-Paul à Mossoul et la cathédrale maronite de Saint-Élie à Alep ont également été illuminées en rouge.
L’indifférence du monde
Le Secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a apporté à toutes les personnes réunies au Colisée «le salut et la proximité du Pape», en dénonçant «le silence», «l’indifférence», «l’inertie» du monde face aux souffrances physiques et morales des personnes persécutées pour leur foi, et non seulement des chrétiens. Aujourd’hui comme aux premiers siècles, «l’Église est une Église de martyrs, et l’amphithéâtre Flavien (autre nom du Colisée, ndlr) nous le rappelle». «Ce soir, nous faisons mémoire de toutes les victimes de la haine», et de tous ceux qui sont privés de liberté religieuse, a-t-il expliqué, en dénonçant la propagation d’une «mentalité qui n’accorde pas d’espace pour l’autre, qui n’intègre pas, mais supprime».
En retournant à Dieu, nous pouvons être des artisans de paix
Le cardinal Parolin s’est aussi exprimé au sujet de la journée de jeûne et de prière vécue la veille par le Pape François, dédiée particulièrement au Soudan du Sud et à la République démocratique du Congo, mais aussi, d’une façon générale, à tous les pays en guerre. Il a rappelé l’engagement et le soutien continu du Saint-Siège pour un Moyen-Orient pacifié, secouru du point de vue humanitaire, et soumis à un projet réel de négociations. Il ne peut pas exister «un Moyen-Orient sans les chrétiens et sans leur contribution». Le cardinal a encouragé à «revenir à Dieu» pour pouvoir être «artisans de paix» et «ressouder les rapports humains et sociaux». Sa présence lui a permis de rappeler «la puissance du Seigneur qui agit dans les martyrs d’aujourd’hui qui sont comme le grain de blé qui porte du fruit», qui sont «des témoins du message salvifique du Christ».
Non à la logique perfide de la loi sur le blasphème
En prenant ensuite la parole, le secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne, Mgr Nunzio Galantino, a rappelé que le Colisée coloré de rouge évoque «le sang et le sacrifice par amour». «Dans un monde comme le nôtre, toujours plus à court de témoins passionnés de l’Évangile, nous sommes ici pour dire merci à de nombreux témoins. Leur martyre dit que rester fidèle à Jésus a du sens.» Il ne faut pas seulement «nous sentir proches d’eux», mais aussi tout faire «pour arrêter la violence liée à la logique perfide des lois contre le blasphème, de vrais instruments d’abus de pouvoir».
Les témoignages à Rome
Avant l’illumination du Colisée s’est aussi exprimé le président du Parlement européen Antonio Tajani. Des images ont été projetés au sujet de la guerre en Syrie. Malgré le froid et la pluie, des centaines de personnes ont écouté Ashiq Masih et Eisham Ashiq, le mari et la fille d’Asia Bibi, emprisonnée en 2009 au Pakistan sur la base de la loi sur le blasphème, ainsi que Rebecca Bitrus une jeune femme nigériane qui fut prisonnière de Boko Haram durant deux ans. Ces trois témoins avaient été reçus dans la matinée par le Pape François. La manifestation s’est conclue avec la récitation commune de la prière de Pie XII pour «l’Église du silence», lue par le cardinal Mauro Piacenza, président de la Fondation de l’Aide à l’Église en Détresse au niveau international.
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