Visite ad limina: les évêques slovènes préoccupé par la sécularisation
Delphine Allaire – Cité du Vatican
Ils sont 74% de Slovènes à se déclarer catholiques sur 2 millions d’habitants. Si la présence du christianisme sur le territoire de la Slovénie actuelle remonte à l’époque romaine, celle-ci est aujourd’hui confrontée au défi de la sécularisation, à l’instar de toutes les sociétés européennes. Dans ce pays qui a gagné son indépendance à la chute du régime communiste yougoslave en juin 1991, la part d’athée s’élève à 10% de la population.
Une Église proactive sur les réfugiés
Le déclin de la pratique religieuse correspond à celui des vocations, insuffisantes dans l’Église slovène. Organisée en cinq diocèses (Ljubljana, Novo Mesto, Koper, Murska Sabota et Celje) et 800 paroisses, celle-ci s’est toutefois particulièrement illustrée au plus haut de la crise des réfugiés en 2015-2016. L’Église slovène avait alors immédiatement offert assistance aux réfugiés, en concertation avec les Caritas locales.
Quelques étapes historiques
Après une première évangélisation du pays par saint Vittorino, évêque de Poetavium (aujourd'hui Ptuj), c’est au Moyen-Âge que la Slovénie connait une période religieuse florissante. Au fil du XVIIIe siècle, la Slovénie appartenant à l’empire des Habsbourg, son Église était soumise au régime juridictionnel de Marie-Thérèse et de Joseph II d'Autriche. Les deux parties, le Saint-Siège et l'Autriche-Hongrie, établissent un concordat en 1855. La seule prérogative laissée à l'empereur autrichien demeurant la nomination des évêques. C’est en 1899 que Mgr Jakob Missia devient le premier cardinal slovène.
Une Église malmenée au XXème siècle
L’après-Première guerre mondiale, marque le début d'une étape douloureuse pour l'Église slovène. La nouvelle domination serbo-orthodoxe et son idéologie concomitante de «yougoslavisme intégral», vise à réduire les différences ethniques et religieuses pour créer une identité unitaire.
Après la Seconde guerre mondiale, c’est la répression du régime yougoslave communiste dirigé par le maréchal Tito que subit l’Église locale. Celle-ci sera en partie atténuée après l'accord signé en 1966 entre la Yougoslavie et le Saint-Siège. Enfin, le Saint-Siège reconnait l’indépendance de la Slovénie, le 13 janvier 1992. Les relations diplomatiques se nouent entre les deux États, et une conférence épiscopale nationale nait au cours du mois de janvier de l’année suivante.
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