Au Vatican, les transactions financières suspectes sont en forte baisse
Marie Duhamel- Cité du Vatican
Le système de contrôle mis en place par l’AIF a enregistré une forte baisse des signalements : 150 contre 207 l’an dernier, et 544 en 2015. «Une tendance qu’on peut lire positivement puisque dans le même temps la qualité des signalements a augmenté, manifestant une prise de conscience croissante et un renforcement des contrôles» a expliqué le directeur de l’organisme, Tommaso Di Ruzza, à Vatican Insider.
Activités financières suspectes en baisse
Au final, seul 8 rapports ont été transmis au bureau du Promoteur de justice du Vatican. De potentiels délits de nature financière, des cas de fraudes fiscale ou d’abus de marché qui impliquent des étrangers ou des entreprises étrangères ou liées à des juridictions étrangères. Aucun financement du terrorisme n’a été relevé, mais l’AIF a réaffirmé qu’elle collaborait avec les institutions de contrôle d’autres pays soumis au risque d’attaques terroristes.
Au total, 19 protocoles d’entente ont été signés avec des juridictions étrangères (50 au total), avec les îles de Man, Jersey ou Guernesey, mais également avec la Colombie ou le Chili. A 268 reprises, des échanges d’informations ont déjà pu avoir lieu.
L’an dernier, 1757 euros d’origine suspectes ont été gelés par le IOR contre 7 millions en 2015. 32 millions d’euros ont par ailleurs transité à l’Institut pour les œuvres de religion, la banque du Vatican : 9 220 000 d’entrée et plus de 23,4 millions d’euros en sortie.
Des progrès accomplis
En décembre, le dernier rapport de Moneyval, l’organisme du conseil de l’Europe qui vérifie l’application des normes anti-recyclage, saluait les progrès accomplis par le Saint-Siège en 2016, soulignant cependant l’absence de procédures judiciaires pour poursuivre le travail fourni par les autorités de contrôle. Depuis, plusieurs procès ont eu lieu, sur le détournement d’argent destiné à l’hopital du Bambino Gesu ou encore, en février dernier, le procès des anciens dirigeants du IOR, Paolo Cipriani et Massimo tulli, condamnés pour mauvaise gestion.
L’AIF a été fondée par le pape Benoît XVI en vue de plus de transparence et de l’ajustement des critères du Vatican notamment à ceux de Moneyval en Europe. De nouveaux statuts – pour plus d’autonomie – ont été approuvés par le pape François dès novembre 2013.
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