Le Saint-Siège à l’ONU: «Les armes nucléaires ont créé un faux sentiment de sécurité»
Delphine Allaire – Cité du Vatican
«Les relations internationales ne peuvent être tenues captives à la force militaire, à l'intimidation mutuelle et au défilé des stocks d'armes». C’est ce qu’a avancé le Saint-Siège à la barre de l’Onu le 23 avril. Lors du comité préparatoire à la conférence de 2020 sur le Traité de non-prolifération des armes nucléaires, Mgr Ivan Jurkovic a souligné combien en ces temps d’instabilité et de tensions internationales croissantes, les armes nucléaires «ont créé un faux sentiment de sécurité».
«La non-prolifération et le désarmement ne sont pas seulement des responsabilités éthiques mais morales et juridiques», a-t-il plaidé, arguant de la contribution des armes à favoriser la mentalité de peur, de violence et de domination.
Dans la ligne promue par le Pape François, l’observateur du Saint-Siège a lié la non-prolifération à son indispensable corollaire qu’est le développement humain intégral.
«Les stratégies de réduction de la pauvreté ne peuvent être mises à part des efforts de désarmement et de paix», a-t-il assuré.
En juillet 2017 à l’Assemblée générale des Nations Unies, le Saint-Siège avait voté en faveur d’un traité d’interdiction totale des armes nucléaires. Le 20 septembre 2017, lors de la cérémonie de signature du traité, le Saint-Siège a été parmi les premiers à le signer et le ratifier.
Enfin, en novembre dernier, le Saint-Siège avait pleinement exprimé cette position lors d’un symposium international sur le désarmement intégral. Pareil désarmement libèrerait «le cœur humain de la peur et des animosités bouillonnantes» avait alors déclarait le Souverain pontife.
Au Vatican, cette volonté d'interdire les armes nucléaires n'est pas nouvelle. Déjà, en 1963, l'encyclique Pacem in terris du Pape Jean XXIII disposait que les armes nucléaires devaient être interdites.
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