De retour du Liban, le cardinal Sandri évoque les tensions au Proche-Orient
Alessandro di Bussolo – Cité du Vatican
Au dernier jour de son voyage au Liban, du 10 au 13 mai, le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, a rencontré à la nonciature de Beyrouth quatre jeunes qui avaient participé à la réunion préparatoire au Synode des jeunes récemment organisée à Rome. Ils représentaient les communautés maronite, grecque melkite, syro-catholique et arménienne-catholique. Ces quatre jeunes ont remis au cardinal Sandri une lettre demandant au Pape : «Quand viendras-tu au Liban ?». Ils ont aussi rappelé au Pape que pour les jeunes du Proche-Orient il faudrait un espace particulier à l’intérieur de la réflexion synodale sur l’Asie parce qu’ils souffrent des conséquences du fait de vivre dans un environnement de guerre, de difficulté et de précarité.
Avec la Vierge de Lujan, arrêtons-nous et parlons avec Dieu
Après la rencontre et les selfies avec les jeunes, le cardinal Sandri a concélébré avec le patriarche maronite, le cardinal Bechara Boutros Rai, la Divine Liturgie en rite maronite du dimanche suivant l’Ascension, au sanctuaire de Notre-Dame-du-Liban, à Harissa. Les deux cardinaux ont assisté à l’intronisation de la statue de la Vierge de Lujan, patronne de l’Argentine.
Le vote au Liban, un espoir de paix
«Avant de prendre des décisions qui peuvent être encore plus des ferments de division, de violence, de mort, parfois il faut s’arrêter et dire : “Qu’est-ce que je dois faire moi, pour être vraiment un instrument de la paix et un instrument de la volonté de Dieu ?”. Nous souhaitons que toutes ces situations soient surmontées avec la prudence, la sagesse et le bon sens de tous ceux qui ont la responsabilité.» Une sagesse et un bon sens qui ont été observés à Beyrouth et dans le reste du Liban, où se sont tenues «les élections législatives, en paix, avec des résultats qui ont amené à un renouvellement du Parlement, qui s’installera le 20 mai. Il est vraiment admirable qu’elles aient été faites, et que ceci soit un ferment de paix et de sérénité.» Le Patriarche maronite, lors de la messe, a lui aussi «loué le déroulement de ces élections et l’espérance qu’avec ce renouvellement le pays puisse retrouver de nouveau sa voie vers la concorde, la coexistence entre tous, cette route qui amène le Liban à être un pays-message.»
La rencontre de Bari, pour les chrétiens du Moyen-Orient
Le préfet de la congrégation pour les Églises orientales, dans son salut, a également transmis l’appel du Pape à préparer le cœur à la rencontre de Bari, le 7 juillet prochain, avec les patriarches catholiques et orthodoxes du Moyen-Orient. «C’est un moment de réflexion et de prière, un appel de la part du Pape et des chefs des Églises catholiques et orthodoxes, et pour rappeler l’attention de Dieu, pour qu’Il ait miséricorde et donne la paix, mais aussi pour rappeler l’attention du monde entier pour la situation des chrétiens, qui veulent être tous des citoyens non pas de deuxième classe, mais égaux aux autres, qui collaborent dans l’édification du bien commun de leurs propres pays.»
Une Église vivante, dans un pays qui cherche la paix
Évoquant la célébration à Harissa, le cardinal Sandri évoque la présence de très nombreux pèlerins de toutes les confessions chrétiennes, mais aussi d’autres religions. «C’est le miracle de la Madonne, c’est Elle qui nous unit tous. C’était beau de voir les filles éthiopiennes qui travaillent au Liban, et ensuite de voir les fidèles orthodoxes, ainsi que le grand nombre de fidèles catholiques orientaux, maronites, melkites, mais ensuite aussi musulmans. J’ai salué une famille musulmane, très contente d’avoir participé à cette cérémonie de l’intronisation de la Madonne de Lujan. Parce que le cœur humain est ouvert à tous et cherche la fraternité et la paix.» «Le Liban est en train de vivre un moment exceptionnel, a conclu le cardinal argentin, parce qu’il est justement au milieu de tous ces pays en guerre, et chaque jour on reçoit des nouvelles qui sont des blessures pour les gens du Liban. Mais du contact avec les fidèles catholiques on reçoit la vraie sensation d’une Église vivante, une Église qui, au service des plus pauvres, des personnes les plus dans le besoin, annonce le Seigneur.»
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici