Emmanuel Macron: «J’ai eu en face de moi quelqu’un qui ne cherchait pas le rapport de force»
Delphine Allaire - Cité du Vatican
«J’ai eu en face de moi quelqu’un qui ne cherchait pas le rapport de force. C’est très rare dans la vie politique contemporaine», a d’abord loué le président français, pointant «cette singularité» du Pape François «qui contraste» par rapport à ses échanges habituels avec les autres grands dirigeants internationaux. Répondant à la question d’un journaliste, le président français a précisé que les discussions portant sur de nombreux dossiers internationaux «avaient été plus inspirées de philosophie pratique que de métaphysique».
Selon lui, le premier objectif de cette rencontre était de prôner «une diplomatie du bien commun et un multilatéralisme fort». L'entretien a duré 57 minutes, la plus longue rencontre entre le Souverain Pontife et un chef d'Etat. Une rencontre que le président français a qualifié de «d’extrêmement riche, d’intense et de très libre».
Une certaine définition de la laïcité
Parmi les thèmes abordés, la crise migratoire, que le président français a qualifié de «crise politique en Europe». Sur ce dossier, objet de vives crispations ces derniers jours entre la France et l’Italie, le président a évoqué un échange avec le Pape «franc et direct, jamais dans l’expression de leçons que l’on donne» et des propos emprunts «d’humilité».
Emmanuel Macron a par ailleurs livré sa vision de la laïcité, renouvelant sa conception de «laïcité de liberté» telle qu’il l’affirmait lors de précédents discours: «La loi de 1905 est une loi de liberté. La laïcité n’est pas une contre-religion, mais un cadre d’expression des convictions, des religions et de la liberté de chacun de croire ou ne pas croire», a-t-il déclaré ce 26 juin, précisant dans la lignée de son discours au Collège des Bernardins du 27 avril dernier «que celle-ci ne s’appliquait pas à la société». Néanmoins, «la France a des racines judéo-chrétiennes», a-t-il admis, insistant bien sur leur «non-exclusivité».
Répondant ensuite à une question d’un journaliste de la presse catholique française sur la possible instrumentalisation «à visée électorale» d’une telle visite au Vatican, le chef de l’Etat a alors répondu «ne pas croire au clientélisme spirituel», ni catholique, ni musulman. Quant aux questions de bioéthique, Emmanuel Macron a tenu à souligner «le principe de vie» et le fait que «la filiation n’était pas une notion technique».
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