Cardinal Sodano: «Le cardinal Tauran avait un grand esprit apostolique»
Non sans cacher sa profonde émotion, le cardinal Angelo Sodano a prononcé l’homélie des obsèques devant la sœur du cardinal français, un parterre de membres du corps diplomatiques près le Saint-Siège, mais aussi des représentants des diverses confessions religieuses, musulmane, sikh ou bouddhiste. La ville natale du cardinal Tauran, Bordeaux, était représentée, elle, par son archevêque, le cardinal Jean-Pierre Ricard, tout comme son maire Alain Juppé, envoyé par le président français Emmanuel Macron.
Une vie illuminée par les Béatitudes
Lors de son homélie, le cardinal italien a d’abord évoqué les Béatitudes pour honorer la mémoire du regretté cardinal: «Heureux les pauvres en esprit. Heureux les doux. Heureux sont les miséricordieux. Heureux les cœurs purs. Heureux sont les artisans de paix». Ce sont ces Béatitudes qui ont toujours illuminé la vie de notre cher frère mort, comme des étoiles brillantes sur son chemin, a loué le cardinal Sodano, confiant se souvenir d’un confrère, doté d’un «grand esprit apostolique et de service», qui a «courageusement servi la Sainte Église du Christ, malgré le poids de sa maladie». La prière du De Profundis «Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur (De Profundis Clamavi ad te, Domine)», «Seigneur, écoute ma voix. Que tes oreilles soient attentives à la voix de ma supplication», a également été invoquée en mémoire de l’ancien président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.
La figure d’un prêtre, d’un évêque, d’un cardinal
Puis le cardinal Angelo Sodano a convoqué Saint-Augustin citant, de circonstance, l’une de ses prières: «Seigneur, nous ne nous plaignons pas parce que vous l'avez enlevé, nous vous remercions plutôt parce que vous l’avez donné».
Le cardinal Jean-Louis Tauran est «la grande figure d'un prêtre, un évêque, un cardinal, qui a consacré, comme beaucoup, sa vie au Saint-Siège, à l'Eglise, et ces derniers temps, au dialogue avec toutes les personnes de bonne volonté», a assuré le doyen du Sacré Collège, ajoutant que le cardinal français avait suivi «la ligne tracée par le Concile Vatican II, qui, dans la Constitution Gaudium et Spes sur l'Eglise dans le monde contemporain (numéro 92)», disait: «Comme Dieu le Père, est le début et la fin de tout, nous sommes tous appelés à être frères. Et donc appelés à une seule et même vocation humaine et divine, sans violence ni tromperie, nous pouvons et nous devons travailler ensemble pour construire une paix véritable dans le monde».
Présent au cours de cette célébration eucharistique solennelle, le Pape François, est venu présider les rites de l’Ultima Commendatio et de la Valedictio.
Le décès de cette éminente figure de la curie romaine, salué unanimement comme un homme de foi et de dialogue, un esprit brillant et ouvert, avait suscité de nombreuses réactions au sein du monde catholique et au-delà. Dans un télégramme de condoléances, adressé à la sœur du regretté cardinal, le Pape François affirmait garder «un souvenir ému de cet homme à la foi profonde qui a servi courageusement jusqu’au bout l’Eglise du Christ malgré le poids de la maladie», notamment ces dernières années à la tête du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.
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