Laudato si': le cardinal Parolin juge urgent de revoir notre sens du progrès
Marie Duhamel – Cité du Vatican
Une conférence internationale pour «Sauver notre maison commune et le futur de la vie sur la Terre» s'est ouverte au Vatican. Organisée par le dicastère pour le Service du Développement humain intégral et Caritas Internationalis à l’occasion des trois ans de la publication de l’encyclique Laudato si’ du Pape François, cette rencontre réunit depuis ce jeudi matin, et pour deux jours dans la nouvelle Salle du Synode, des experts, des jeunes et des représentants des populations autochtones, venant du Congo ou de l’Amazonie.
Le 26 juin dernier en salle de presse du Saint-Siège, cet événement avait été présenté comme une opportunité pour passer à l’action et à de bonnes pratiques, forts des enseignements de Laudato si’ sur lesquels est revenu le cardinal Pietro Parolin lorsqu’il a ouvert les débats.
Réagir face à l'urgence d'un possible effondrement
«Nous savons tous combien est précaire la situation de la planète aujourd’hui» et Laudato si’ est une réponse face à cette «urgence manifeste», «l’effondrement possible de notre propre maison, qui nous soutient ainsi que toute forme de vie».
Avec Laudato si’, le Pape a montré, dans le sillon de Benoît XVI, que les écologies humaine et naturelle étaient des préoccupations inséparables pour la famille humaine. «Le cri de la terre est intimement lié au cri des pauvres» et tous, nous devons nous engagés. En raison des convictions de leur foi, les chrétiens en particulier ont une responsabilité particulière dans le soin à prendre «de la nature et de leurs frères et sœurs les plus pauvres».
Bien sûr, point fondamental et apport unique, le Pape offre dans son encyclique une vision profondément spirituelle du monde naturel. La vie humaine repose sur trois relations intrinsèquement liées : le lien avec Dieu Créateur, avec son prochain et avec la planète elle-même. Une relation «qui peut et doit être harmonieuse».
Le cardinal Parolin cite Laudato si’ : «la violence qu’il y a dans le cœur humain blessé par le péché se manifeste aussi à travers les symptômes de maladie que nous observons dans le sol, dans l’eau, dans l’air et dans les êtres vivants». En raison de la culture «prédominante» du rejet, explique-t-il, «nous sommes au bord de la catastrophe» et le Secrétaire d’État souligne ainsi «l’urgence de modifier notre sens du progrès humain, du management de notre économie et de notre mode de vie».
La domination tourne en dérision le respect dû aux cadeaux de Dieu
Le monde n’est pas un accident, mais un acte intentionnel de Dieu. «La Création est le premier pas de la grande vocation de l’homme : Création, incarnation et rédemption. L’homme n’a pas été pensé après-coup. Dieu n’a pas deux agendas, d’abord le monde, puis l’humanité. Les hommes et femmes sont faits à l’image de Dieu, ils sont des parties intrinsèques de l’univers et leur vocation est de labourer et conserver le tout.» Mais cela ne doit pas inclure la domination et la dévastation, poursuit le cardinal. «De tels comportements tournent en dérision la dignité et le respect dûs aux cadeaux de Dieu».
En relation avec Dieu, les hommes et le monde, prendre part au travail de Dieu, comme de co-créateurs est ainsi notre vocation et notre responsabilité, estime-t-il. Un travail «d’aujourd’hui et de demain» qui inclue l’homme et la nature , le pauvre et le riche.
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