Mgr Fisichella: la modification de l’article du Catéchisme sur la peine de mort est en continuité avec la magistère
Cyprien Viet - Cité du Vatican
La nouvelle formulation du Catéchisme de l’Église catholique, qui considère la peine de mort comme inadmissible, représente un «vrai progrès dogmatique». Le président du Conseil pontifical pour la Nouvelle évangélisation, Mgr Rino Fisichella, s’exprime en ce sens dans un article publié par L’Osservatore Romano. Selon l’archevêque italien, la nouvelle formulation du catéchisme, tout en étant «en continuité avec le magistère précédent», montre comment le dépôt de la foi doit être préservé mais aussi se situer dans une logique de progression.
«Le nouveau texte du Catéchisme montre un intéressant développement» par rapport au texte précédent qui admettait encore la possibilité de la peine de mort et son caractère licite. «Maintenant, au contraire, le Pape François, en continuité avec le magistère de Jean-Paul II et du Pape Benoît, accepte d’expliciter ultérieurement l’argument en faisant accomplir un pas ultérieur. Et ce pas, comme il est dit “à la lumière de l’Évangile”, fait comprendre que la peine de mort est inadmissible. Et ce sont donc des paroles claires, nettes, qui ne laissent pas d’équivoques sur cet enseignement», explique Mgr Fisichella.
«La possibilité d’un réhabilitation et donc d’une réintégration dans le tissu social ne peut être retirée à personne», explique-t-il. «Ceci comporte, évidemment, la capacité de la part de l’État de favoriser cette dimension et donc de la part aussi du coupable, il doit y avoir un engagement à se réhabiliter.» Il s’agit donc d’aborder la personne avec espérance, en favorisant sa dignité. «Nous devons dire que tout comme il y a beaucoup d’exemples de récidives dans le crime, il y a également beaucoup d’exemples, et remercions le Seigneur pour cela, de conversion, de réhabilitation et de réconciliation entre le coupable et les victimes ou les proches des victimes».
Le refus net et explicite de la peine de mort n’est donc pas contradictoire avec les précédents enseignements de l’Église mais il en est au contraire un prolongement, un approfondissement. «La tradition est vivante par nature. Ceci est l’enseignement du Concile (…). Ceci signifierait détruire la tradition. La tradition, si elle n’est pas vivante, si elle n’est pas maintenue vivante par un magistère toujours vivant, comme l’insiste la Constitution “Dei Verbum”, n’est plus la tradition», explique enfin Mgr Fisichella.
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