Journée mondiale des autochtones: le Saint-Siège pose les jalons du synode
«Une richesse pour l’humanité». Ainsi Mgr Chica Arellano, le diplomate espagnol du Saint-Siège près de la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, basée à Rome), qualifie les peuples autochtones, célébrés ce 9 août depuis 24 ans.
Un anniversaire qui revêt cette année plus que jamais une signification particulière, puisque dans un an se tiendra à Rome un grand synode dédié à la question amazonienne (octobre 2019, après le synode sur les jeunes d’octobre 2018), et dont le document préparatoire dessinant de nouvelles voies pour l’Eglise et l’écologie intégrale, a été publié en juin dernier.
Les autochtones, 5% de la population mondiale
Sur notre planète, il existe environ 5 000 groupes autochtones, représentant près de 370 millions de personnes, présents dans près d’une centaine de pays, constate d’emblée Mgr Arellano à l’Osservatore Romano.
Cela correspond à un peu plus de 5% de la population mondiale et constitue l'un des groupes les plus vulnérables et les plus défavorisés, car, avance-t-il, les autochtones comprennent 15% des personnes les plus pauvres du monde. De plus, il ne faut pas oublier qu'environ 75% de la population amazonienne, y compris de nombreux autochtones, vivent en ville. Cette diversité culturelle cache souvent «une inégalité économique profonde, l’exclusion sociale et la discrimination politique», déplore l’évêque espagnol.
Et la question autochtone ne se résume pas à l’Amazonie; loin de là, souligne d’ailleurs le document préparatoire du synode. «Ni les populations autochtones ne se limitent au monde amazonien, ni la réalité de l'Amazonie n’est réduite au problème de ses peuples autochtones».
Défendre la vie, la terre et les cultures
C’est une philosophie de défense de la vie, de la terre et des cultures qui est là en jeu, stipulait à ce propos le Saint-Père à Puerto Maldonado (Amazonie péruvienne) en janvier dernier.
Ainsi selon Mgr Arellano, l’enjeu est de construire cette fameuse «Église à visage amazonien et à visage indigène», sans verser dans un «visage idyllique», tempère-t-il.
Pour cette raison, il s’agit d’écouter ce que disent les peuples autochtones. Leurs paroles prophétiques sont, entre autres, précieuses, renchérit-il, rappelant le discours du Pape François aux participants du troisième Forum des peuples autochtones, en février 2017.
Le Souverain pontife avait pointé la nécessité de concilier le droit au développement des droits sociaux et le culte avec la protection des caractéristiques autochtones et celles de leurs territoires. Les indigènes amazoniens sont une «une mémoire vivante de la mission que Dieu a confiée à nous tous: prendre soin de la maison commune», estimait-il lors de son voyage apostolique au Pérou en ce mois de janvier 2018.
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