Le Saint-Siège rappelle son soutien à l’abolition des armes nucléaires
Roberto Piermarini – Cité du Vatican
Le Saint-Siège milite pour une interdiction totale des armes nucléaires depuis les débuts de l’ère nucléaire, a rappelé Mgr Auza lors d’une session de l’Onu. En février 1943, deux ans et demi avant le “Trinity test”, le premier essai nucléaire mené par l’armée américaine en 1945, le Pape Pie XII avait déjà exprimé sa profonde préoccupation face à l’usage violent de l’énergie atomique. Après Hiroshima et Nagasaki, en remarquant les conséquences totalement incontrôlables des armes nucléaires, Pie XII a demandé l’interdiction effective de la bombe atomique.
Soutenir les initiatives pour un monde libéré des armes nucléaires
Le Saint-Siège fait écho au cri de l’humanité voulant être libérée du spectre de la guerre nucléaire, et il soutient donc activement toutes les initiatives qui contribuent à un monde libéré des armes nucléaires. «Interdire les essais nucléaires est un grand pas vers cet objectif», a expliqué Mgr Auza, saluant le fait de que l’Onu consacre une journée à ce thème. Le Saint-Siège continue à souhaiter la rapide entrée en vigueur du Traité CTBT (Comprehensive Nuclear Test-Ban-Treaty), a-t-il expliqué.
Surmonter les obstacles pour la mise en œuvre du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires
Quand en 2003 s’est réunie la conférence pour l’entrée en vigueur du Traité pour l’interdiction totale des expérimentations nucléaires, 168 États l’avaient signé et 104 États avaient ratifié le Traité. Aujourd’hui, 183 États ont signé et 166 ont ratifié. «Ces nombres démontrent que la grande majorité des États veut que le Traité entre en vigueur pour mettre fin aux essais nucléaires. L’entrée en vigueur du CTBT serait un pas significatif vers un monde sans armes nucléaires. Et pourtant ce pas est entravé par le manque d’universalité. Le Saint-Siège ajoute donc sa voix à l’appel aux États dont la ratification est nécessaire pour l’entrée en vigueur du Traité. 22 années se sont écoulée depuis que le Traité a été ouvert à la signature et à la ratification.»
Traité sur le désarmement : des obligations morales basées sur la confiance entre États
L’entrée en vigueur du CTBT peut advenir seulement s’il existe une confiance réciproque, surtout entre les États dont la ratification est nécessaire pour l’entrée en vigueur du Traité, a expliqué Mgr Auza. «Les traités sur le désarmement ne sont pas seulement des obligations juridiques, mais aussi des engagements moraux basés sur la confiance entre États, et enracinés dans la confiance que les citoyens placent dans leurs gouvernements. Tous doivent contribuer à construire et à consolider la confiance nécessaire pour un monde libéré des armes nucléaires. L’entrée en vigueur du CTBT, a conclu le diplomate pontifical, sera une pierre angulaire de la confiance réciproque dont nous avons besoin.»
Les pays possédant la bombe atomique bloquent la ratification du Traité
Le 7 juillet 2017, l’Assemblée des Nations Unies avait adopté à une très large majorité le “Nuclear Ban”, un Traité mettant hors la loi toutes les armes nucléaires, ce qui implique à la fois la destruction des têtes nucléaires existantes (détenues par les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France, la Chine, l’Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord), et le renoncement au développement de nouveaux systèmes d’armes nucléaires. Le texte du Traité avait été approuvé par 122 votes favorables contre seulement un vote contre (les Pays-Bas) et une abstention (Singapour), les puissances nucléaires n’ayant pas pris part à la réunion. Bien que l’OTAN et les pays détenteurs de la bombe s’y opposent, ce Traité existe et donne une base juridique pour un monde libéré de la menace nucléaire.
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