Le Saint-Siège, hôte d’une conférence internationale sur l’eau potable en novembre
«L'accès à l’eau potable est un droit humain primordial, fondamental et universel». Cet axiome énoncé à maintes reprises par le Pape François, que ce soit dans le premier chapitre de son encyclique écologique Laudato Si’ ou dans son message pour la Journée mondiale de prière pour le soin à la création, va trouver son incarnation diplomatique et institutionnelle lors de cette rencontre qui doit réunir hauts fonctionnaires, experts et responsables religieux.
ONU, secteur privé et universitaires
Le cardinal Peter Turkson à la tête du dicastère organisateur, le père Bruno-Marie Duffé, secrétaire de ce même dicastère, le professeur Luca Pandolfi, maître de conférences à l’Urbanienne, Léo Heller, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l'eau potable et à l'assainissement, ou encore Frédéric Van Heems, PDG de Veolia France, Milagros Couchoud, président de l’Institut méditerranéen de l’eau, et Jean-François Donzier, directeur général de l’Office international de l’eau (OIEau), feront par exemple partie des invités de la rencontre, qui revêtira une dimension interreligieuse avec la présence de membres de l’Organisation islamique pour l'éducation, la science et la culture (ISESCO) et de l'Union hindoue italienne.
11% de la population mondiale démunie d'eau potable
Le manque d’eau potable en Amazonie sera l’un des enjeux de cette conférence, a fait savoir le 11 octobre le dicastère pour le Service du développement humain intégral, qui prépare déjà le synode sur l’Amazonie qui mobilisera les évêques du monde entier en octobre 2019 au Vatican.
Depuis le 28 juillet 2010, l'accès à l'eau potable est reconnu comme «droit fondamental» par l'ONU. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la quantité adéquate d'eau potable représente au minimum 20 litres d'eau par habitant et par jour, disponibles à moins de trente minutes à pied aller-retour.
11 % de la population mondiale, soit 844 millions d’individus, n’a pas accès à l’eau potable en 2015 selon le rapport 2017 sur les progrès en matière d’assainissement et d’alimentation en eau en anglais de l’OMS et de l’Unicef.
«Là où il y a l’eau, il y a la vie»
Les plaidoyers pour l’accès à l’eau sont fréquents chez les Papes. François, qui y consacre tout un chapitre dans son encyclique Laudato Si’, n’y fait pas exception.
Il y dénonce la tendance croissante à «privatiser l’eau », la transformant en une «marchandise sujette aux lois du marché». «Ce monde a une grave dette sociale envers les pauvres qui n’ont pas accès à l’eau potable, parce que c’est leur nier le droit à la vie, enraciné dans leur dignité inaliénable. On observe le gaspillage d’eau, non seulement dans les pays développés, mais aussi dans les pays les moins développés qui possèdent de grandes réserves. Cela montre que le problème de l’eau est en partie une question éducative et culturelle, parce que la conscience de la gravité de ces conduites, dans un contexte de grande injustice, manque», y dénonce-t-il.
Le Saint-Père qui prédit que la bataille de l’eau sera cruciale au XXIème siècle: «Le contrôle de l’eau par de grandes entreprises mondiales deviendra l’une des principales sources de conflits de ce siècle».
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