«Reconnaître, interpréter, choisir» seront les trois verbes clés du Synode
Cyprien Viet – Cité du Vatican
«Ensemble nous sommes vraiment un peuple de Dieu qui chemine en communion, partage et coresponsabilité», a expliqué le cardinal brésilien, mettant en évidence la continuité entre les deux précédentes assemblées consacrées à la famille et cette réunion consacrée aux jeunes. «Mettre les jeunes au centre signifie, pour nous, vérifier la qualité de nos propositions dans notre action éducative et pastorale, notre capacité à transmettre la foi aux jeunes générations et d’accompagner chaque jeune à discerner l’appel que le Seigneur nous adresse, et sur le courage apostolique qui devrait nous caractériser en tant que disciples du Seigneur qui ont à cœur “tout homme et tous les hommes”», a-t-il expliqué.
Le cardinal Da Rocha a remercié le Pape pour la publication récente de la Constitution apostolique Episcopalis Communio, qui aide à «vivre le Synode comme l’expression d’une Église constitutivement synodale, dans laquelle le Peuple de Dieu, dans la diversité de ses membres, est activement impliqué dans le chemin de renouvellement en acte.»
En remerciant aussi les jeunes présents comme auditeurs, le cardinal a dit espérer que cette assemblée puisse «requalifier cette alliance intergénérationnelle qui donne solidité et sécurité au monde et à l’Église». Il a insisté sur le fait que cet enjeu dépasse largement le seul cadre de l’Église catholique.
Le thème du discernement sera au centre des réflexions
Le rapporteur général a ensuite développé les points importants qui ressortent de cette période de consultations à l’échelle mondiale. Tout d’abord, le thème du «discernement», qui ne doit pas seulement être «une méthode de travail» mais «un style ecclésial». Il faut donc savoir «reconnaître, interpréter, choisir» en se mettant à l’écoute de l’Esprit Saint. Ces trois verbes seront les marqueurs des séquences successives du Synode.
Pour le cardinal Da Rocha, il faut d’abord commencer par comprendre les réalités concrètes vécues par les jeunes, pour pouvoir mettre ensuite en avant «la lumière qui vient de la foi». Et dans cette perspective, le thème de la vocation doit être vécu dans le sens d’un discernement de vie, respectant la liberté et le for interne de chacun et chacune, et non pas dans une perspective utilitariste d’appel aux seules vocations religieuses et sacerdotales. Toutefois, la perspective chrétienne amène à poser la question de «l’appel», du fait d’avoir été «choisi» par Dieu, ce qui relève donc d’une dynamique très différente du seul «projet de vie» élaboré dans la logique contemporaine du «self-made man». L’appel à «la joie de l’amour» et à la sainteté concerne tout le monde, et l’appel à la vocation sacerdotale ne peut pas être pensé isolément de la relation au Peuple de Dieu.
Le besoin d’écoute et d’accompagnement est profond et nécessite «une formation adéquate à tous les niveaux ecclésiaux», a expliqué le cardinal Da Rocha. La formation doit être à la fois «culturelle et biblique, théologique et ecclésiologique, spirituelle et pédagogique», a-t-il insisté. L’enjeu de bien se sentir intégré dans les communautés est aussi un thème essentiel.
Les pères synodaux ont donc un triple défi à relever, «reconnaître les défis à affronter, interpréter ce qui a été reconnu à la lumière de la foi, et mettre en œuvre des choix courageux de renouvellement», a conclu le rapporteur général.
Le cardinal Baldisseri fixe le cadre technique du Synode
«Nous ne devons pas seulement écouter les jeunes mais aussi répondre avec un cœur de pasteurs à leurs défis à travers des propositions opportunes et des bons conseils au Saint-Père», a pour sa part expliqué le cardinal Baldisseri dans une longue intervention revenant sur les principes du Synode et son organisation. Cette assemblée de 267 pères synodaux se veut un reflet de la «catholicité de l’Église» et «une manifestation de l’unité de l’Église catholique qui agit “cum Petro e sub Petro”, le disciple choisi par le Maître pour confirmer les frères dans l’unique foi.», a-t-il expliqué. Il a également mis en avant la présence des 23 experts et de 49 auditeurs et auditrices, parmi lesquels 34 jeunes qui enrichiront le Synode en partageant leurs expériences locales, représentatives de la diversité de l’Église.
Le cardinal Baldisseri a précisé que les congrégations générales laisseront parfois la place à une heure de discussion libre, et que les 12 sessions seront consacrés aux réunions en Cercles mineurs, dont les rapports seront publiés au fur et à mesure. Par contre, l’élaboration du document final se fera sans communication intermédiaire. Le document sera présenté dans la matinée du samedi 27 octobre, et sera soumis au vote dans l’après-midi. Le Pape sera alors libre d’en exploiter le contenu pour l'élaboration d'un document magistériel.
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