Synode: accompagner avec empathie, soigner les blessures, indiquer de nobles objectifs
Paolo Ondarza- Cité du Vatican
«Seigneur, que veux-tu que je fasse ?». La question posée à Jésus par le jeune François d’Assise, alors âgé de 23 ans, résonne encore aujourd’hui dans le cœur des jeunes. Répondre à la voix du Seigneur conduit en effet à trouver le vrai sens de la vie, fortifie la vigueur physique, la force d’âme et le courage typiques de la jeunesse.
Pour une nouvelle Pentecôte
Les figures du Poverello et de plusieurs autres saints et saintes ont été montrées en exemple par les père synodaux : des hommes et des femmes qui n’ont pas embrassé une idée, mais qui ont bel et bien rencontré une personne, Jésus. Ces figures incitent l’Eglise à sortir de ses vieux schémas pour inaugurer le temps d’une nouvelle Pentecôte. Connaitre le Christ ressuscité et comme Lui, aller à contre-courant, stimule le témoignage que les jeunes sont appelés à porter au monde. Cela est particulièrement visible avec les nombreuses personnes qui sont devenues «ambassadeurs de la vie» dans les pays où celle-ci est menacée par des lois qui lui sont contraires, ou encore, ajoutent les évêques, avec ceux qui, dans des contextes de guerre et de tension, continuent à mener à bien la «mission d’être sel, lumière et levain», pour la société.
Pour un accompagnement empathique et non improvisé
L’art de l’accompagnement spirituel et du discernement se révèle donc indispensable, mais ne doit être l’apanage exclusif des prêtres et des consacrés : la salle du synode plaide pour l’implication des jeunes couples, mais met en garde contre l’improvisation. Si un jeune ne trouve pas d’accueil, s’il est déçu par les scandales et l’indifférence, il risque de s’éloigner et de chercher ailleurs des réponses faussées. Celui qui accompagne a donc le devoir ministériel d’être un témoin crédible, d’avoir une foi solide ; il est appelé à écouter, à conseiller, et ensuite à se mettre en retrait avec confiance, et à se réjouir de chaque objectif atteint. L’attitude à avoir est celle de l’empathie, non de la simple sympathie : les formateurs doivent en effet reconnaitre avant tout l’humanité et la faillibilité des jeunes parce que le Christ veut les rencontrer, pour les éloigner de l’erreur. Il serait bon que les directeurs spirituels se rappellent de leurs propres expériences de chute : la grâce en effet agit dans l’Histoire de façon ordinaire, et transforme progressivement.
Mariage et consécration, deux vocations à valoriser de manière égale
La dimension spirituelle est prioritaire. Le synode demande d’encourager la participation à la messe et à l’adoration eucharistique. Les «efforts horizontaux» ne suffisent pas, il faut aussi des «efforts verticaux» destinés à élever le regard des jeunes vers le Ciel. Etre accueillants, indiquer de nobles objectifs, proposer l’exigence de l’Evangile sont les caractéristiques de l’accompagnement au mariage, mais aussi au célibat consacré. Les deux vocations, soulignent les évêques, doivent être valorisées de manière égale par l’Eglise car elles participent toutes les deux de cette vocation baptismale propre à chaque chrétien. Si les ainés n’ont pas de rêves, comment pourront-ils inspirer les jeunes ? Plusieurs participants ont émis l’idée d’un secrétariat des jeunes pour chaque circonscription ecclésiastique afin de dynamiser l’action pastorale.
Les interventions des auditeurs
La congrégation générale s’est terminée par les interventions de quelques auditeurs, qui ont mis en évidence l’insuffisance d’une proposition ecclésiale centrée sur un théisme éthique face à la profonde soif spirituelle des jeunes. Ils ressentent un vrai désir du Christ et l’Eglise a le devoir de Le leur montrer, de ne pas considérer le temps dédié à la pastorale des jeunes comme du «temps perdu». Au milieu de tant de voix, les jeunes ont besoin de discerner celle qui vient du Seigneur; ils ne souhaitent pas que les adultes prennent les décisions à leur place, mais qu’ils les aident plutôt à ne pas remettre à plus tard les choix importants de leur vie. Le cœur humain est fait pour la beauté, la bonté et la vérité que seule l’Eglise-mère peut révéler.
3 membres nommés par le Pape pour la commission de rédaction
Après l’élection, mardi, des 5 pères synodaux représentant les 5 continents pour la commission chargée de la rédaction du document final, les noms des 3 autres membres, nommés directement par le Pape, ont été rendus publics en salle du synode ce mercredi matin : il s’agit de l’archevêque majeur de Kiev, primat de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine, du père Alexandre Awi Mello, secrétaire du Dicastère pour le Laïcs, la famille et la vie et du révérend Eduardo Gonzalo redondo, responsable de la pastorale vocationnelle de Cuba.
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