Synode : la foi est une aventure, l’Église doit accompagner les jeunes dans leur cheminement
Isabella Piro – Cité du Vatican
La réponse à la vocation est une joie et un risque, parce que la foi est une aventure, et le devoir de l’Église est d’aider les jeunes à aller de l’avant dans leur cheminement : c’est de cette prise de conscience commune qu’ont démarré les 14 relations des Cercles mineurs dédiées à la seconde partie de l’Instrumentum Laboris sur le thème : "Interpréter : la foi et le discernement vocationnel". Chaque personne, ont affirmé les Pères synodaux, possède une vocation à l’amour de Dieu, à la communion avec Lui, pour que chacun prenne soin du monde et de la famille humaine. Il s’agit d’une vocation universelle qui dure toute la vie, et en avoir une juste conscience permet de se sentir solidaires, jusque dans la diversité de croyances et de visions du monde qui caractérisent l’humanité. La vocation est aussi un appel universel à la sainteté, qui ne veut pas dire «serrer les dents», mais être en mesure de se donner soi-même, avec joie.
La rencontre avec le regard de Jésus
Il est en même temps fondamental d’accompagner la vocation des jeunes vers un discernement juste, d’une manière claire et faisant autorité, mais toujours dans le respect de la liberté et sans négliger le primat de l’action divine. La rencontre avec le regard de Jésus permet, en effet, de mûrir intérieurement et de rencontrer la grâce et la miséricorde de Dieu. C’est seulement de cette façon que les jeunes ne se sentiront pas livrés à eux-mêmes à propos de questions radicales, concernant par exemple la douleur ou la mort. Au contraire, c’est justement à travers le discernement qu’ils pourront découvrir leur identité profonde et la contribution unique qu’ils peuvent et qu’ils doivent donner à l’Église et à la société.
Le Christ est jeune parmi les jeunes
En tout jeune, l’Église révèle sa présence et tout jeune est une «terre sacrée», ont rappelé les Pères synodaux. D’où la nécessité d’approfondir le rapport entre le Christ et les jeunes : le Christ est jeune parmi les jeunes et il est attentif aux processus de maturation qui ont lieu dans le cœur des jeunes. C’est donc la rencontre personnelle avec Lui qui doit servir de base à tout choix vocationnel. Quant au discernement, il est important de trouver l’environnement opportun, comme celui de la communauté ecclésiale, et un accompagnateur adéquat, pas nécessairement un prêtre, qui soit bien préparé, qui porte Dieu dans son cœur et qui tienne compte des émotions et des relations de la personne, de son affectivité. Le discernement n’est en effet pas une simple question de méthode, mais il implique des témoignages crédibles qui puissent permettre aux jeunes de répondre librement à l’appel du Seigneur.
Pour un accompagnement personnel et communautaire
Regarder en soi-même, mais aussi regarder autour de soi : voilà ce que doivent faire les jeunes, accompagnés par l’Église. L’accompagnement dans la vie chrétienne sera donc toujours personnel et communautaire : dans le libre choix de chacun selon sa conscience, la communauté doit être pour tous ce que l’Église est pour le monde, autrement dit une lumière qui indique le chemin vers la communion avec le Christ. La véritable vocation n’est jamais un ordre mais une invitation. Les pasteurs doivent donc savoir promouvoir, au sein de la communauté des croyants, une connaissance solide de la foi, la joie de la fraternité, le goût de la prière et le désir d’un témoignage de vie évangélique. Le tout en mettant toujours les personnes à l’abri de tout type d’abus, qu’il soit physique ou de pouvoir.
La confirmation n’est pas un «diplôme d’affranchissement» de l’Église
Accompagner se réfère au latin “cum pane” et il est donc essentiel d’accompagner les jeunes à partager l’Eucharistie, ont aussi souligné les Pères synodaux. En Salle du Synode, on a aussi suggéré une plus grande attention à la confirmation, pour qu’un tel sacrement ne soit plus compris par les jeunes comme un «diplôme d’affranchissement» de l’Église, mais au contraire un moyen de mûrir dans la foi. Le facteur temps est par ailleurs essentiel : on doit enseigner aux jeunes à ne pas se dépêcher, à ne pas craindre le «pour toujours», car la patience de Dieu rend chaque créature humaine capable de choix efficaces.
Inclure les jeunes touchés par des fragilités
La mission de l’Église consiste à valoriser la force des jeunes et à soutenir leur faiblesse. C’est pourquoi l’assemblée synodale demande de ne pas négliger mais plutôt d’inclure dans la vie ecclésiale les jeunes en souffrance, ceux affectés par des fragilités physiques, intellectuelles ou socio-culturelles. Ces jeunes sont des sujets actifs de transformation à l’intérieur de leurs communautés, ils représentent un don parce qu’ils offrent à tous la possibilité de s’ouvrir à une réciprocité solidaire. Deux relations affirment que la même attention doit être portée aux personnes seules et à celles ayant des tendances homosexuelles, car le devoir de l’Église est d’accompagner et d’aider les jeunes à trouver un sens à leur vie, en trouvant dans le monde les signes de Dieu. Dieu en effet, voit grand pour chaque homme, afin que chacun puisse travailler toujours mieux pour construire une Église authentique.
Une question de langage
Nous vivons une époque de transition, riche de complexité, mais la réponse de Jésus peut être un signe d’espérance pour les jeunes souffrant de difficultés lorsqu’il s’agit de donner un sens à leur vie. C’est aussi une question de langage, avertit l’assemblée du Synode : les jeunes doivent vraiment comprendre qui est là pour eux, et il faut savoir parler en termes de proximité, de relations, d’amour gratuit et désintéressé, d’une manière qui touche leur cœur et change leur vie, qui suscite l’espérance et le désir du bien.
L’exemple de saint Paul VI
Les pensées des Pères synodaux rejoignent enfin saint Paul VI, canonisé le 14 octobre : son regard de foi sur les jeunes et sur le dialogue avec le monde contemporain rappellent que chaque vie est vocation et qu’il revient à l’Église de rétablir le lien entre elle-même et l’homme moderne. Une idée fait aussi son apparition, à partir des travaux des jours précédents en Salle du Synode : celle d’un pèlerinage sur une portion de la Via Francigena, vers la tombe de Saint Pierre, pour les Pères synodaux et les jeunes participants au Synode. Le Conseil Pontifical pour la Nouvelle Évangélisation est chargé de cette initiative programmée pour le 25 octobre prochain.
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