Le cardinal Parolin en Irak : «le mal n’a pas le dernier mot dans l’Histoire»
Cyprien Viet- Cité du Vatican
Le cardinal Pietro Parolin était arrivé hier soir au Kurdistan irakien, où il a été accueilli par plusieurs ministres et par des responsables religieux, chrétiens et musulmans. Avant de quitter Bagdad, le cardinal Parolin avait rencontré le président de la République irakienne, Barham Salih, qui avait également assisté à la messe de la nuit de Noël à la cathédrale chaldéenne de Bagdad. Ce jeudi matin, à l’avant-dernier jour de sa visite en Irak, le Secrétaire d’État du Saint-Siège a rencontré le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani. Il a ensuite visité des institutions catholiques et s’est rendu au siège du Patriarcat chaldéen à Ankawa, dans les faubourgs d’Erbil, où il a salué un groupe de réfugiés.
Dans son homélie lors de la messe anticipée pour la Fête des Saints Innocents (que la liturgie prévoit normalement pour le 28 décembre), le cardinal Parolin s’est souvenu «avec incrédulité et encore avec un frisson dans le cœur» des «scènes tragiques de l’été 2014, quand tant de personnes, forcées à fuir leur maison, ont frappé à vos portes, en trouvant une admirable hospitalité», a-t-il rappelé, évoquant aussi l’élan de solidarité qui s’est manifesté dans toute l’Église universelle, notamment avec l’envoi de volontaires.
La persécution rapproche de Jésus
Dans ce contexte de persécution, de nombreux chrétiens ont vécu «un rapport étroit d’identification avec Jésus et avec ses disciples», car «celui qui fait le mal contre le corps du Christ qui est l’Église, le fait à Jésus lui-même». Avec la Nativité de Jésus, Dieu s’est uni au sort de l’humanité. «La vraie lumière qui vainc les ténèbres et illumine tout homme est venue dans le monde, et ceux qui l’accueillent deviennent enfants de Dieu», a expliqué le cardinal Parolin. Dieu «n’a pas éliminé la douleur, mais l’a transformée avec la force d’un amour plus grand en la faisant devenir un passage vers la plénitude de vie et de bonheur».
«Le mal n’a pas le dernier mot dans l’histoire et dans notre vie ; la dernière parole est celle de l’amour de Dieu qui triomphe», a insisté le Secrétaire d’État du Saint-Siège, intégrant les victimes de cette guerre en Irak à la multitude des martyrs dont parle l’Apocalypse, «une multitude de toute nation, tribu, peuple et langue qui sont devant le trône de Dieu et tiennent des rameaux d’olivier dans leurs mains, symbole du martyre».
L’espérance de la reconstruction
«Vous êtes une Église de martyrs. Le sang de vos martyrs et le témoignage de foi de tant de vos frères et sœurs sont un trésor pour l’Église et une semence de nouvelle vitalité», a déclaré le cardinal Parolin. «Je vous invite à continuer à manifester de amour envers tous et pardon, diffusant ainsi le bon parfum du Christ parmi vos concitoyens», en apportant ainsi une contribution fondamentale «à la construction de la société et du pays».
«Je suis content que de nombreuses familles soient rentrées dans leurs propres villages qui sont heureusement en voies de reconstruction. J’espère que de nombreuses autres pourront bientôt suivre. C’est la responsabilité de tous de favoriser ce retour, en assurant les conditions adéquates afin que puisse reprendre une vie normale et tranquille», a précisé le cardinal.
Le Secrétaire d’État a conclu son homélie en rappelant que «le vrai message de Noël est un message de paix et de bien pour tous, un message d’amour au prochain», en souhaitant que ce temps béni apporte à l’Irak «les dons de l’unité, de la réconciliation et de la concorde», et que «la naissance du Christ Sauveur renouvelle les cœurs, suscite le désir de construire un futur plus fraternel et solidaire, et apporte à tous joie et espérance».
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