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Le père Cantalamessa, ici lors d'une prédication de l'Avent en 2017. Le père Cantalamessa, ici lors d'une prédication de l'Avent en 2017. 

Deuxième méditation de l’Avent du père Cantalamessa

Le prédicateur de la Maison pontificale a poursuivi sa série de méditations, comme chaque vendredi de l’Avent, en s’arrêtant cette fois sur le thème «Le Dieu vivant est la Trinité vivante».

«Le seul Dieu, celui qui dans la Bible dit : “Je suis !”, est le Père qui engendre le Fils et qui avec lui respire l'Esprit, leur communiquant toute sa divinité», a expliqué le prédicateur franciscain. «C’est le Dieu communion d’amour, en qui unité et trinité proviennent de la même racine et du même acte, et forment une Triunité, dans laquelle aucune des deux choses - l’unité et la pluralité - ne précède l’autre, ou n'existe sans l'autre, et où aucun des deux niveaux n’est supérieur à l'autre ou plus “profond” que l'autre.»

En utilisant une métaphore musicale, le père Cantalamessa a précisé que «la Trinité est comme l’un de ces triangles musicaux qui, de quelque côté qu’on le touche, vibre tout entier et émet le même son». «Le Dieu vivant des chrétiens n'est rien d'autre que la Trinité vivante. La doctrine de la Trinité est contenue, comme en germe, dans la révélation de Dieu en tant qu'amour. Dire : “Dieu est amour” (1 Jn 4, 8), revient à dire : Dieu est trinité. Chaque amour implique un amant, un aimé et un amour qui les unit.»

Le besoin d’unité dans l’amour

«Tous, nous voulons l’unité, tous nous la désirons du plus profond de notre cœur», a rappelé le père Cantalamessa.  «Pourquoi est-il alors tellement difficile de faire l’unité, si nous la désirons tous aussi ardemment ? C’est parce que nous voulons l’unité, oui, mais… autour de notre point de vue. Cela nous semble tellement évident, tellement raisonnable, que nous sommes surpris que les autres ne s’en rendent pas compte et qu’ils insistent au contraire sur leur point de vue. Nous traçons même délicatement la route aux autres pour qu’ils viennent là où nous sommes et qu’ils nous rejoignent dans notre centre. Le problème est que celui qui est devant moi fait exactement la même chose avec moi. Par ce chemin-là, on ne parviendra jamais à l’unité. On fait le chemin inverse», a-t-il averti.

À l’inverse, dans la Trinité, l’amour et l’unité se vivent toujours en direction de l’autre personne : «les trois personnes divines sont toujours occupées à se glorifier réciproquement. Le Père glorifie le Fils ; le Fils glorifie le Père (Jn 17, 4) ; le Paraclet glorifiera le Fils (Jn 16, 14)».

Vivre la Trinité dans le quotidien

«L’atmosphère serait bien différente dans un corps social si l’on essayait de vivre avec ces idéaux sublimes devant les yeux !», a remarqué le Prédicateur de la Maison pontificale. «Pensons à une famille dans laquelle le mari défend et exalte sa femme devant ses enfants et des étrangers, de même la femme par rapport à son mari ; pensons à une communauté dans laquelle on s’efforce de mettre en pratique la recommandation de saint Jacques : “Ne médisez pas les uns des autres, frères” (Jc 4, 11), ou de celle de saint Paul : “Que chacun regarde les autres comme plus méritants” (Rm 12, 10). Dans cette optique, une personne pourrait même se réjouir de la nomination d’une autre, qu’elle estime, à un rôle d’honneur (par exemple le cardinalat), comme si elle y était nommée elle-même», a déclaré le père Cantalamessa, dans un clin d’œil ironique au carrièrisme de certains prélats...

«La Trinité n’est pas seulement un mystère et un article de notre foi, c’est une réalité vivante et palpitante. Comme je le disais en commençant, le Dieu vivant de la Bible que nous recherchons n'est autre que la Trinité vivante. Que l’Esprit nous y introduise nous aussi et nous fasse goûter sa douce compagnie», a conclu le père Cantalamessa.

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14 décembre 2018, 12:04