Pour le Saint-Siège, le compromis de la Cop24 manque d'ambition
Marie Duhamel – Cité du Vatican
La communauté internationale a doté l'accord de Paris des outils qui lui donneront vie à l’issue de la Conférence internationale sur le climat, samedi dernier en Pologne.
Le Saint-Siège exprime sa reconnaissance aux États et aux différents acteurs qui ont pris part au débat qui fut «long et complexe». Les dirigeants réunis à Katowice auraient même «lutté pour trouver la volonté de mettre de côté leurs visions économiques à court terme et leurs intérêts politiques pour travailler au bien commun». Le consensus trouvé confirme les engagements pris il y a trois ans, à Paris, de contenir la hausse des températures globales à 2°C voire 1,5°C au-dessus du niveau préindustriel. Ce texte est également une victoire pour le multilatéralisme.
Malheureusement, déplore le Saint-Siège dans sa déclaration, le compromis ne rend pas correctement compte de l’urgence nécessaire de contraster le réchauffement climatique qui est un des principaux défis auquel fait face l’humanité aujourd’hui. De plus, est-il écrit, le texte «semble minimiser les droits de l’homme, qui jouent un rôle essentiel dans la réflexion sur le visage humain du changement climatique, qui touche les populations les plus vulnérables de la planète. Leur cri et celui de la Terre demandent plus d’ambition et plus d’urgence».
Lors de cette conférence, la délégation du Saint-Siège a rappelé que la défense la dignité de la personne humaine, la réduction de la pauvreté grâce à la promotion d’un développement humain intégral, et l'atténuation des effets du changement climatique grâce aux mesures d'atténuation et d'adaptation vont de pair.
«Nous avons besoin d’une période de transition juste, où toutes les parties assument leurs responsabilités respectives conformément au principe d’équité », réaffirme le document.
Le Saint-Siège encourage ainsi à ce que les contributions déterminées au niveau national soit plus ambitieuses, que des mécanismes plus forts soient mis en place pour réduire les gaz à effets de serre ou pour gérer la décarbonisation de l’économie actuelle basée sur le pétrole. Il souhaite également un partage transparent des données nationales sur la manière dont les États répondent à leurs engagements. Il souhaite que les promesses financières soient tenues, également plus d’éducation pour promouvoir le développement durable, une prise de conscience responsable et des changements dans les modes de vie.
«Foi et raison doivent aller de pair pour nous permettre de faire des choix positifs concernant nos modes de vie, la manière dont nos économies sont gérées et l’établissement d’une véritable solidarité globale nécessaire pour endiguer cette crise climatique», conclut le document.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici