Le card. Sandri, envoyé du Pape pour les 800 ans de la rencontre entre Saint François et le Sultan d’Égypte
Le Pape François a désigné le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, comme envoyé spécial pour les célébrations de la rencontre entre Saint-François d’Assise et du sultan AI-Malik AI-Kamel qui a eu lieu en 1219.
Des cérémonies auront lieu en Égypte du 1er au 3 mars 2019 pour commémorer ce fait historique du dialogue interreligieux.
François et le Sultan
L’histoire de cette rencontre a été rapportée par Saint Bonaventure un siècle plus tard. En pleine croisade, capturé par les Sarrasins en tentant de franchir leurs lignes, saint François demande à voir le sultan, ce qu’on lui accorde.
L’essayiste rationaliste Albert Jacquard, relate dans Le souci des pauvres (éd. Flammarion, 1996) que «le sultan n’oublia pas le sourire de François, sa douceur dans l’expression d’une foi sans limite. Peut-être ce souvenir fut-il décisif lorsqu’il décida, dix années plus tard, alors qu’aucune force ne l’y contraignait, de rendre Jérusalem aux chrétiens».
«Ce que les armées venues d’Europe n’avaient pu obtenir, ajoute Albert Jacquard, sans doute le regard clair de François avait-il poursuivi son lent travail dans la conscience de cet homme ouvert à la pensée des autres».
Première pierre interreligieuse
D’après ses biographes, François espérait du sultan, neveu de Saladin - grand dirigeant d’Égypte, de Damas et d’Alep au XIIème siècle -, soit obtenir la grâce du martyre en versant son sang pour témoigner du Christ, soit amorcer un mouvement de conversion à la foi chrétienne. Il revint en Italie sans avoir obtenu ni l’un ni l’autre, mais ce geste d’ouverture envers l’ennemi à une époque belliqueuse, aura posé un premier jalon fécond du dialogue interreligieux.
La marque du Pape François
Récemment, le Pape François, dans la lignée du Poverello d’Assise dont il a choisi le nom, a franchi une nouvelle étape dans ce dialogue. Pour la première fois, un évêque de Rome se rendait sur la péninsule arabique – voyage apostolique aux Émirats arabes unis du 3 au 5 février dernier.
Une visite dans un pays du Golfe qui intervient après son voyage marquant en Égypte en 2017, où le Pape argentin avait visité la prestigieuse université d’Al-Azhar au Caire. Depuis le début de son pontificat en 2013, le Successeur de Pierre et le grand imam d’Al-Azhar se sont rencontrés quatre fois, sans compter le voyage à Abu Dhabi où l’imam a accompagné le Pape durant toutes les étapes.
Selon le secrétaire particulier du Pape, le père Yoannis Lahzi Gaid, lui-même égyptien, et qui fait office de traducteur, une profonde amitié lie les deux hommes.
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