Protection des mineurs: 21 points de réflexion pour gérer les cas d’abus
«Il s’agit d’un simple point de départ qui provient de vous, et retournera à vous. Ces points de réflexion ne retirent en rien la créativité qui doit émaner de cette rencontre», a précisé le Pape.
Voici les points en question:
1. Elaborer un Vademecum pratique dans lequel soient spécifiées les mesures à prendre par l'autorité dans tous les moments clés de l’urgence d’un cas.
2. Se doter de structures d'écoute composées de personnes préparées et expertes, où s’exerce un premier discernement des cas des victimes présumées.
3. Etablir des critères pour l'implication directe de l'Evêque ou du Supérieur Religieux.
4. Mettre en œuvre des procédures partagées pour l'examen des allégations, la protection des victimes et le droit de la défense des accusés.
5. Informer les autorités civiles et les autorités ecclésiastiques supérieures conformément aux normes civiles et canoniques.
6. Procéder à une révision périodique des protocoles et des normes pour sauvegarder un environnement protégé pour les mineurs dans toutes les structures pastorales ; protocoles et normes basés sur les principes de la justice et de la charité et qui doivent s’intégrer afin que l'action de l'Eglise, également dans ce domaine, soit conforme à sa mission.
7. Etablir des protocoles spécifiques pour la gestion des accusations portées contre les évêques.
8. Accompagner, protéger et soigner les victimes, en leur donnant tout le soutien nécessaire à une guérison complète.
9. Accroitre la prise de conscience des causes et des conséquences des abus sexuels à travers des initiatives de formation permanente des évêques, supérieurs religieux, clercs et agents pastoraux
10. Préparer des parcours de soin pastoral des communautés blessées par les abus et des itinéraires pénitentiels et de restauration pour les coupables.
11. Consolider la collaboration avec toutes les personnes de bonne volonté et avec les opérateurs des médias afin de reconnaître et discerner les vrais cas des faux, les accusations de la calomnie, en évitant rancœurs et insinuations, rumeurs et diffamations (cf. Discours à Curie Romaine, 21 décembre 2018).
12. Relever l'âge minimum pour le mariage à seize ans.
13. Etablir des dispositions réglementant et facilitant la participation des experts laïcs dans les enquêtes et aux différents degrés de jugement des processus canoniques concernant les abus sexuels et/ou de pouvoir.
14. Le droit à la défense : il est également nécessaire de sauvegarder le principe du droit naturel et canonique de la présomption d'innocence jusqu'à la preuve de la culpabilité de l'accusé. Pour cela, il faut éviter la publication de listes des personnes accusées, même par les diocèses, avant l'enquête préalable et la condamnation définitive.
15. Observer le traditionnel principe de proportionnalité de la sanction en rapport au crime commis. Délibérer que les prêtres et les évêques coupables d'abus sexuels sur des mineurs abandonnent le ministère public.
16. Introduire des règles concernant les séminaristes et les candidats au sacerdoce ou à la vie religieuse. Pour ces derniers, introduire des programmes de formation initiale et permanente pour consolider leur maturité humaine, spirituelle et psychosexuelle, ainsi que leurs relations interpersonnelles et leurs comportements.
17. Effectuer pour les candidats à la prêtrise et à la vie consacrée une évaluation psychologique par des experts qualifiés et accrédités
18. Indiquer les règles régissant le transfert d'un séminariste ou d'un aspirant religieux d'un séminaire à un autre ; ainsi également d'un prêtre ou religieux d'un diocèse ou d'une congrégation à l'autre.
19. Formuler des codes de conduite obligatoires pour tous les clercs, les religieux, le personnel de service et les bénévoles afin de définir les limites appropriées dans les relations personnelles. Spécifier les exigences nécessaires pour le personnel et les bénévoles, et vérifier leur casier judiciaire.
20. Illustrer toutes les informations et données sur les dangers de l'abus et ses effets, sur comment reconnaître les signes d'abus et comment dénoncer les suspects d'abus sexuel. Tout cela doit être fait en collaboration avec les parents, les enseignants, les professionnels et les autorités civiles.
21. Il est nécessaire d'établir, là où cela n'a pas encore été fait, un organisme facile d'accès pour les victimes qui souhaitent dénoncer des crimes éventuels. Un organisme qui jouit de l'autonomie même par rapport à l'autorité ecclésiastique locale et composé de personnes qualifiées (clercs et laïcs), qui sachent exprimer l'attention de l'Eglise envers ceux qui, dans ce domaine, se considèrent offensés par des attitudes inappropriées de la part des clercs.
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